Un projet de grandes écoles circule actuellement au niveau du gouvernement, a révélé, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce projet, précisera Rachid Harraoubia, est rendu nécessaire pour permettre l'émergence d'une élite, mais sans que cela n'altère le principe de la démocratisation de l'enseignement supérieur. Présidant les travaux de la conférence nationale des universités, au siège de son ministère, il rappellera qu'actuellement, l'université algérienne compte 26000 enseignants encadrant 740 000 étudiants. Dans le plan quinquennal (2005-2009), ajoutera-t-il, il s'agira de réaliser 467 000 places pédagogiques et 350 000 lits. Il ne manquera pas également de signaler l'importance des écoles doctorales pour assurer en Algérie les formations de ce type et des classes préparatoires qu'il s'agit de consolider, dira-t-il. Mais le point sur lequel insistera particulièrement Harraoubia est la réponse que doit apporter l'université, à travers une formation de qualité et un profil adéquat, aux besoins des secteurs utilisateurs. C'est pourquoi il annoncera l'élaboration prochainement « d'une carte de formations à l'échelle nationale ». La meilleure manière d'en finir avec le grossissement des rangs des diplômés-chômeurs, notera Harraoubia. En cela, poursuivra ce dernier, le système LMD (licence-master-doctorat) donnera plus de lisibilité aux diplômes algériens, notamment vis-à-vis des pays étrangers partenaires de l'Algérie. Le ministre évoquera alors l'apport attendu des enseignants algériens établis à l'extérieur du pays et ceux dont l'équivalence de leurs diplômes est entièrement prise en charge par son département ministériel. A cette conférence nationale des universités, il y a eu lecture des propositions d'amendement de la loi d'orientation sur l'enseignement supérieur (loi 99-05 du 4 avril 1999). Les présidents des commissions régionales, les recteurs des universités, des enseignants, le président du CNES (syndicat autonome) et d'organisations estudiantines tel l'UGEL ont intervenu pour apporter quelques remarques. M. Harraoubia indiquera qu'après l'achèvement de l'élaboration du projet d'amendement de la loi d'orientation sur la recherche scientifique et le développement technologique et la finalisation d'un nouveau plan quinquennal 2006/2010, il s'agira de finaliser la loi d'orientation sur l'enseignement supérieur avec les amendements de la communauté universitaire. Par la même occasion, Abdelhamid Aberkane, l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a été placé à la tête du Conseil d'éthique et de déontologie universitaire. Ce conseil sera composé de 15 à 20 membres cooptés d'après leur parcours professionnel, leur compétence scientifique et leur moralité. M. Harraoubia précisera à ce sujet que cette structure permettra d'affronter « les difficultés entravant l'organisation des enceintes universitaires ».