Dès l'année prochaine, seule la note de l'examen du brevet de l'enseignement fondamental (BEF) déterminera le passage de l'élève au cycle secondaire. Les sujets de la 6e année seront à l'échelle nationale et une seconde session est prévue pour les élèves qui n'obtiennent pas, après rachat, une moyenne de 5/10. Ces nouvelles donnes ont été annoncées, hier, par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid. Le ministre a donné ces précisions lors de la conférence nationale des directeurs de l'éducation de wilaya, au siège de l'Institut de formation et de perfectionnement des maîtres de l'école fondamentale (IFPM, ex-ITE) de Ben Aknoun, à Alger. L'ordre du jour de cette rencontre a porté sur les dossiers de la formation des formateurs et l'évaluation des examens nationaux de fin d'année. La formation des enseignants est considérée comme le pivot de la réforme du système éducatif. Le ministère envisage la formation de près de 214 000 enseignants. La concrétisation de cet objectif se fera dans le cadre d'un plan décennal de formation qui démarrera en septembre prochain pour se terminer en 2014. Une enveloppe financière de 46 milliards de dinars a été dégagée pour la formation des formateurs puisqu'un enseignant revient à quatre millions de centimes. L'orateur a indiqué que la formation est obligatoire et des mesures incitatives seront mises en place pour l'encouragement des concernés. Il a relevé que sur les 171 000 enseignants du primaire, plus de 110 000, soit 65%, ne sont pas titulaires du baccalauréat, près de 38 000, soit 22%, sont titulaires du baccalauréat et près de 23 000, soit 13%, sont des diplômés universitaires. Au cycle moyen, sur les 108 000 enseignants, 59 000 ne sont pas des bacheliers, 34 000 sont titulaires du bac et 15 000 sont titulaires d'un diplôme universitaire. Sur près de 280 000 enseignants du primaire et du moyen, seuls 38 000 sont des diplômés universitaires alors que 242 000 n'ont pas ce document, ce qui implique qu'ils ne répondent pas au profil fixé par la réforme. La formation reste donc l'unique alternative pour faire parvenir les enseignants en exercice à un niveau de qualification correspondant « au profil cible » retenu pour la formation initiale actuelle, tel que déterminé par la réforme. Selon M. Benbouzid, la formation des enseignants du primaire aura lieu dans les IFPM et celle pour le moyen dans les ENS et à l'UFC. « Les horaires des enseignants concernés seront aménagés de façon à leur permettre de suivre normalement cette formation. A la fin de leur cursus, ils passeront leurs examens au même titre que les universitaires et auront un diplôme universitaire : pour le primaire, ils auront l'équivalent d'un bac+3 et les enseignants du moyen un bac+4 », a souligné M. Benbouzid qui a révélé que l'Etat envisage la création d'universités spécialisées dans la formation des enseignants. Dans ce même contexte et à partir de la rentrée scolaire prochaine, 10 000 enseignants, dont 6000 du primaire et 4000 du moyen, entameront la formation. Il s'agit de MEF et PEF titulaires du bac et âgés de moins de 45 ans et ayant fait acte de candidature selon la base volontaire. A terme, de l'avis du ministre, le programme en question permettra de relever le taux d'enseignants des cycles primaire et moyen titulaires d'un diplôme de graduation universitaire de 13% actuellement à 88% en 2015. Par ailleurs, M. Benbouzid a, lors de son intervention, avoué qu'il n'existe pas en Algérie de stratégie d'évaluation des résultats des examens et que son département se base sur une politique d'approche systémique. « Normalement pour avoir une approche très fiable des résultats, il ne suffit pas d'évaluer les notes des examens, mais les élèves, les enseignants, l'administration... Je ne comprends pas pourquoi le lycée Mokrani 1 est parmi les derniers au niveau de la capitale et Mokrani 2 figure parmi les premiers alors que seul un mur sépare les deux établissements », a souligné M. Benbouzid. A cet effet, celui-ci a annoncé une série de mesures qui seront prises à l'encontre des chefs d'établissement qui ont obtenu des moyennes médiocres durant deux ou trois années. « Les chefs d'établissement n'ont pas à gérer la construction. Ce ne sont pas des chefs de chantier, leur mission est de gérer une école et de veiller à ce que tous les acteurs jouent bien leur rôle. Celui qui n'accomplit pas son travail sera appelé à d'autres fonctions », a averti le conférencier qui a instruit par là même tous les directeurs d'interdire aux enseignants de donner des cours particuliers aux élèves au sein de l'établissement. « Je vais mener une guerre sans répit contre les enseignants qui donnent des cours payants. Nous voulons une école honnête. Si j'avais les moyens, je combattrais même ceux qui exercent cette activité dans d'autres lieux », a-t-dit. En évoquant l'examen de 6e année, il a expliqué que les élèves qui n'obtiennent pas la moyenne à la première session bénéficieront de cours complémentaires avant de passer une deuxième fois l'examen (l'année prochaine, l'examen aura lieu en mai et l'autre en juillet). N. A.