Leur pays, c'est ici, en France, mais c'est aussi là-bas, de l'autre côté de la Méditerranée. Là-bas, ils n'ont plus depuis longtemps leur place. Ici, ils vivent dans la solitude. Ce sont ceux qu'on appelle les chibanis, ces émigrés qui ont atteint l'âge de la retraite, qui ont vécu en célibataires en France tandis que leur famille est restée au pays. Leur cadre de vie, une chambre de foyer ou d'hôtel garni. Ils seraient 20 000 à Paris. Moncef Labidi, un sociologue de terrain, président de l'association Ayyem Zamen, pour répondre à cette détresse et sortir ces personnes âgées de leur solitude, a créé, il y a un an et demi, le Café social dans le quartier de Belleville, dans le XXe arrondissement de Paris. Fonctionnelle depuis janvier 2003, cette structure, unique en France, est animée par une équipe de professionnels de l'action sociale : animateurs, écoutants, assistante sociale. Des ateliers sont organisés autour d'activités de photo, santé, poterie, jardinage, sorties... Entre 100 et 150 personnes sont accueillies quotidiennement pour boire un café, discuter, jouer à un jeu, participer à une des activités. La plupart viennent de Paris. L'adhésion annuelle est de 10 euros. Ce qui leur permet de bénéficier du tarif salon de thé et de tout ce que propose l'assistante sociale en termes d'accompagnement et de suivi des dossiers. Parmi les adhérents, il y a 6% de Français. L'assistante sociale identifie les difficultés et préconise les démarches. Les personnes sont associées et leur accord est indispensable pour ces démarches. Le Café social permet d'aborder le problème de la maladie, du logement, de l'accès aux institutions, de l'accompagnement à la mort, soit tout ce qui concerne les personnes âgées, dont sont exclus les migrants. C'est un lieu convivial, accueillant et propre. Il se compose d'une grande salle, d'un salon plus intime, d'une salle d'animation pour des projections de films, des séances de lecture. Un espace est aménagé pour les entretiens en aparté avec l'assistante sociale. Le Café social est ouvert de 9h à 18 h tous les jours sauf le dimanche. Cet été, il ne fermera qu'une semaine en août. L'association Ayyem Zamen travaille à un projet d'une maison-relais, une sorte de pension familiale. Le problème de logement figure parmi les points sombres. *Association Ayyem Zamen, 7, rue de Pali Kao 75020 Paris Tel : 01 40 33 25 25 Adresse Internet : www.cafesocial.org e-mail : [email protected] Du lundi au vendredi : de 9 h à 18h Le samedi : de 10 h à 17 h