La dissolution des Assemblées locales en Kabylie et l'organisation d'élections partielles, comme projetées par le gouvernement, visent à « amener à la tête des municipalités une certaine classe politique liée aux intérêts du Pouvoir et dont la tâche prioritaire est la destruction de l'esprit combatif du peuple kabyle et de la mort de sa conscience ». Le propos est contenu dans la déclaration liminaire du leader du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), Ferhat M'henni, qui a tenu hier, à Béjaïa, une conférence de presse à l'issue de la deuxième université d'été organisée à Aokas du 18 au 25 juillet dernier. « Le MAK ne peut souscrire à l'application d'une résolution qui n'est pas contenue dans la plateforme d'El Kseur et qui découle d'un dialogue tronqué entre le Pouvoir en place et une petite frange de délégués kabyles qui ne représente plus la région », est-il encore précisé. En somme, la position du mouvement part d'abord de la non-reconnaissance de la légitimité du dialogue en cours entre le chef de l'Exécutif et la délégation des archs. Sur un autre plan, l'on stigmatise l'« entorse » faite à un principe universel de droit. « Une loi comme celle qui vient d'être votée par le Pouvoir pour se permettre un acte inique ne peut s'appliquer que pour les futures Assemblées élues et non pour celle déjà en place », fait-on remarquer. L'autre sujet d'actualité ayant été longuement débattu durant l'université d'été est le projet d'amnistie générale cher au président Bouteflika. L'hostilité du MAK ne lui inspire rien de moins qu'un appel au boycott du référendum prévu sur la question pour « ne pas participer à la pérennisation de la prime au crime et à l'impunité ».