A l'invitation de son homologue algérien, Mourad Medelci, en visite depuis hier à Paris , le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Thierry Breton, devra se rendre à Alger vers la fin septembre, a rapporté hier l'agence APS. Intervenant dans un contexte où les relations franco-algériennes connaissent de vives tensions - nées de la polémique autour de la position officielle de la France quant à son passé coloniale -, la visite du ministre algérien des Finances, Mourad Medelci à Paris, tend ainsi à préserver les enjeux de la coopération économique et financière entre les deux pays. Arrivé hier à Paris pour une visite officielle de deux jours, Mourad Medelci a eu en ce sens d'importants entretiens avec son homologue français ainsi qu'avec la ministre déléguée au Commerce extérieur, Mme Christine Lagarde. Ces entretiens, a rapporté l'APS, ont porté essentiellement sur l'évaluation et le renforcement de la coopération économique et financière entre les deux pays. A ce propos, souligne la même source, le ministre algérien des Finances n'a pas manqué de mettre en avant la volonté de l'Algérie et de la France de porter la coopération économique « à un niveau beaucoup plus large », dans le cadre de l'aide-mémoire signé, en 2004, entre l'Algérie et la France. « Nous avons partagé les mêmes points de vue en ce qui concerne l'évaluation de l'aide-mémoire et nous sommes convenus de mettre en œuvre un certain nombre de dispositions pour pouvoir, d'une part, concrétiser le contenu de l'aide-mémoire d'une façon plus intelligente et, d'autre part, l'élargir », a ainsi déclaré M. Medelci à l'APS. Et d'annoncer, par ailleurs, qu'un accord de principe a été pris pour que son homologue français, Thierry Breton, effectue une visite de travail en Algérie dès la fin septembre prochain. Ce sera, a-t-il noté, « l'occasion pour être un peu plus opérationnels en ce qui concerne la concrétisation de cette ambition de coopération que nous portons au niveau des deux pays ». A cet égard, a-t-il tenu à préciser, « ce qu'on peut retenir, c'est que les conditions économiques sont réunies aujourd'hui en Algérie, plus que jamais, pour que les investisseurs étrangers, français en particulier puissent s'intégrer dans le tissu économique algérien et faire le pari de l'Algérie de la production et non pas seulement du commerce ». Tout en soulignant que la coopération pour la croissance et le développement entre l'Algérie et la France « veille à un équilibre des intérêts des deux pays », le ministre algérien des Finances a insisté en définitive sur le fait que dans sa démarche de coopération, l'Algérie vise en premier lieu et avant tout le développement de l'investissement productif. A noter que durant sa présence en France, le premier argentier du pays prévoit notamment de participer à une réunion organisée par le MEDEF (patronat français) sur le thème des investissements français en Algérie, de même qu'il effectuera une visite à l'Hôtel des monnaies à Paris, avant de se rendre à l'Ecole nationale des impôts à Noisy-le-Grand.