Les sections syndicales des Centres de recherche nucléaire d'Alger (CNRA) et de Draria (CNRD) comptent organiser, dès septembre prochain, un grève de trois jours. Le recours au débrayage est intervenu, selon un syndicaliste du CNRA, suite à la sourde oreille de la direction du Commissariat à l'énergie atomique (COMINA) aux doléances des chercheurs et travailleurs de ces centres. « Il y a une année que la tutelle a exprimé sa volonté de prendre en charge nos revendications en ordonnant une série de directives avec un échéancier d'exécution incombant au commissaire à l'énergie atomique. Après plus d'une année, ce dernier fait toujours fi de ces instructions », a-t-il déclaré. La crise au sein de ces centres de recherche remonte à 2002 où des actions de protestation ont été organisées par les travailleurs à travers les quatre centres de recherche nucléaire du pays. Il y a quelques semaines, une autre action a été également menée en guise de solidarité avec l'un de leur camarade du CNRD limogé. Mais ce qui préoccupe davantage les syndicalistes, c'est l'application de leur plateforme de revendications, notamment le point relatif au statut. Pour faire valoir leurs revendications, les travailleurs des CNRA et CNRD ont tenu, dimanche dernier, un sit-in de deux heures devant la direction du CNRA. « Au lieu de répondre à nos préoccupations, la direction a ramené un huissier de justice. Le commissaire à l'énergie atomique ne veut pas régler la situation des travailleurs. Pis, il interprète les décisions de la tutelle à sa guise », a lancé notre interlocuteur. Selon lui, l'action de débrayage prévue en septembre « constitue l'ultime recours pour alerter la tutelle ». Les centres de recherche nucléaire dépendent, faut-il le souligner, de la présidence de la République. « Nous ne pouvons accepter une perspective sans lendemain. Et vu la détérioration continue du cadre de travail, les travailleurs des centres nucléaires se voient contraints d'user de leur ultime droit constitutionnel : recourir à la grève », a déclaré le syndicaliste. Il a annoncé également qu'un préavis de grève a été déposé, hier, au niveau de l'Inspection générale du travail. Toutefois, les travailleurs souhaitent que la tutelle intervienne avant septembre pour résoudre ce problème. Contacté hier pour des précisions, le directeur général du CNRA, M. Kechouane, a déclaré que la commission chargée d'élaborer le statut de la fonction continue toujours son travail. Cette commission, installée en juillet 2004, semble avoir pris beaucoup de retard pour finaliser ses conclusions, alors qu'elle devait achever son travail fin 2004. « Je ne connais pas les problèmes rencontrés par cette commission », a indiqué M. Kechouane. Tout en rappelant que l'activité syndicale est interdite au sein des centres de recherche, il dira qu'on ne pourra satisfaire un travailleur. « Nous sommes en train d'appliquer les décisions de la tutelle. Mais on ne pourra satisfaire les travailleurs quand bien même on aurait augmenté les salaires. La question du statut nous concerne également, mais il faut attendre les conclusions de la commission », a-t-il précisé. Concernant la prime de transport, autre revendication des travailleurs, M. Kechouane a souligné que « le barème est arrêté par un texte de loi ».