Il s'agit de M. C. S. A., ex-directeur général du Centre de recherche nucléaire de Birine et celui de Draria et expert à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Selon un communiqué parvenu hier à notre rédaction, les syndicalistes du CNRD contestent cette décision qui, indiquent-ils, « ne vise pas seulement une personne, mais la destruction du secteur de l'énergie nucléaire en Algérie ». Après une semaine de limogeage de leur camarade, les travailleurs et les chercheurs de ce centre ne décolèrent pas. Soutenus par la section syndicale du centre d'Alger, ils organisent quotidiennement des sit-in de deux heures (de 10h à 12h) devant le centre. « Ce limogeage est le dernier maillon d'une chaîne d'injustice, du mépris et de marginalisation de la part de la direction du centre et la direction centrale du Commissariat pour l'énergie atomique (COMINA) envers les travailleurs du CNRD. Nous sommes conscients de la gravité de la situation et nous voulons mettre fin à cette discrimination », lit-on dans le communiqué. Contacté hier, un responsable du syndicat a précisé que le directeur général n'a pas respecté les procédures légales avant de procéder au licenciement du chercheur. « S'il avait fauté, il devrait passer devant le conseil de discipline. Non seulement il n'a pas respecté ce procédé, le directeur général a dégradé le chercheur avant de le congédier. C'est une première dans les annales et c'est très grave », a-t-il lancé. Selon lui, M. C. S. A. a été écarté pour cause d'absence. Or, a-t-il affirmé, le chercheur était en mission à Genève (Suisse) où il a assisté à la rencontre de l'AIEA. « Il avait l'autorisation de la tutelle, en l'occurrence la présidence de la République, pour assister à cette rencontre », ajoute notre source. Les syndicalistes sont, selon la même source, plus que jamais mobilisés pour mettre fin à cette situation qui prend « l'allure d'un règlement de comptes » visant les cadres de l'institution. « Cela sent la complicité. Le directeur général a mis à l'écart notre camarade pour une seule raison : Il ne s'entend pas avec lui », a-t-elle ajouté. Le malaise au sein des quatre Centres de recherche nucléaire du pays (Alger, Draria, Birine et Tamanrasset) ne date pas d'aujourd'hui. Il remonte à l'an 2000, date à laquelle les chercheurs du Centre de recherche nucléaire d'Alger ont débrayé pendant plus de soixante jours pour dénoncer la non-prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles. Les « carences » et les insuffisances que connaît ce secteur névralgique ont mené également à d'autres actions de grève en avril 2004. Même la création des syndicats des travailleurs de ces centres a été interdite par le COMINA en janvier 2004. Selon notre source, les sections syndicales actuelles ne sont pas reconnues, mais elles s'imposent.