Au moment où le monde, profondément indigné, condamnait le lâche assassinat de Ali Belaroussi et de Azzedine Belkadi, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) s'est « félicité », jeudi dernier, de l'exécution des deux diplomates algériens enlevés, la semaine dernière, à Baghdad par le chef du groupe d'Al Qaîda en Irak, Abou Moussab Al Zarqaoui. « Les moudjahidine du Groupe salafiste pour la prédication et le combat ont accueilli avec satisfaction la nouvelle de l'application du verdict divin et l'exécution des émissaires du régime algérien vassale, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi », lit-on dans un communiqué diffusé par le groupe terroriste sur un site Internet. Le document, signé par le « comité d'information du GSPC en Algérie », a glorifié « les lions de l'union en Mésopotamie (les membres du groupe d'Al Qaîda en Irak, ndlr) » pour cet assassinat qui a « réjoui les croyants et qui a mortifié les infidèles et les hypocrites ». « Que les gens sachent que les moudjahidine sont un obstacle contre les ennemis de Dieu et une roche contre laquelle se briseront les conflits nationaux et ethniques. Il n'y a pas d'allégeance pour les pays et les nationalismes. Il n'y a d'allégeance que pour Dieu et son Prophète », ajoute le GSPC dans son communiqué à travers lequel est réitérée l'allégeance à Al Qaîda et son soutien au projet criminel de l'organisation de Ben Laden. Ce n'est pas la première fois que le GSPC « communique » sur l'affaire de l'enlèvement des deux Algériens. Le groupe terroriste avait, rappelle-t-on, « salué », le 24 juillet dernier, le rapt de Ali Belaroussi et de Azzedine Belkadi. « Des moudjahidine en Algérie ont accueilli avec une grande joie l'information relative à l'enlèvement des diplomates algériens par leurs frères dans l'organisation Al Qaîda en Mésopotamie. Le GPSC présente ses chaleureuses félicitations à ses frère d'Al Qaîda pour cet acte de djihad héroïque », s'était empressé de mentionner le groupe le 23 juillet dernier. Le GSPC ne s'est pas arrêté là. Au moment où le gouvernement algérien multipliait les efforts pour faire libérer Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, il provoquera encore l'indignation générale en suggérant au groupe de Zarqaoui d'exécuter les deux otages, sous prétexte qu'ils étaient impliqués dans les massacres de Raïs et Bentalha. Dans un nouveau « message urgent », adressé le 26 juillet dernier à Zarqaoui, le GSPC avait alors présenté Ali Belaroussi comme « un nationaliste hostile à l'édification d'un Etat islamique » et Azzedine Belkadi comme un « membre des services secrets ». C'est d'ailleurs l'intrusion répétée du GSPC dans cette affaire de rapt qui dissuadera Zarqaoui - qui avait pris contact par deux fois avec le gouvernement algérien - de relâcher Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi. Le montage criminel des terroristes du GSPC sera même fatal puisqu'il précipitera l'exécution des deux hommes. En ce sens, il n'est pas faux de dire que le GSPC est responsable, au même titre que Zarqaoui, de la mort des deux algériens. Le groupe d'Al Qaîda en Irak de Zarqaoui, qui a justifié son lâche forfait par « la non-application par l'Algérie de la charia, le soutien aux juifs et aux chrétiens en Irak et l'effusion du sang des musulmans », a menacé, le même jour, à travers un texte diffusé sur Internet, de s'attaquer encore à tous ceux qui soutiennent le « projet de l'Amérique en Irak ». L'ONU, l'Algérie et les pays arabes sont placés aux premières loges.