Le mercure ne daigne pas descendre en deçà de la barre des 44/45 degrés en ce mois caniculaire, bien qu'atténué par un taux d'humidité allant jusqu'à 20 %. Ce sont plutôt les problèmes liés à l'approvisionnement en eau qui font monter la pression à Tiaret et dans certaines de ses agglomérations. Les journées d'été à Tiaret deviennent ainsi plates et synonyme d'un calvaire pesant aggravé, en plus des restrictions drastiques d'eau, par l'absence d'infrastructures pour les jeunes ; notamment des piscines ou bassins qui auraient pu atténuer les effets de la chaleur étouffante. A près de 1100 mètres d'altitude, le baromètre affichait parfois 50° à l'ombre ! « Il a été enregistré plusieurs cas d'insolation, de déshydratation et de malades évacués pour des problèmes respiratoires », dira Tayeb Belkheïr, directeur du secteur sanitaire de Tiaret. Celui-ci ajoutera qu'il « fait face à la situation en créant un point à l'intérieur des UMC pour donner conseils aux mamans et permettre la réhydratation de jeunes bébés, en plus du renforcement du dispositif de veille sanitaire ». Un été qui rime non pas avec vacances mais avec tracas, liés aussi à l'alimentation et au cadre de vie où les conséquences, là aussi, restent incommensurables. Les Tiaretis en quête de détente et d'évasion n'ont pas où aller en ville le soir venu à part flâner à l'ombre des bicentenaires platanes de la place de l'Indépendance (ex-place Carnot). Maigre consolation où se mêlent candeur et blancheur du soir pour donner à l'âme en peine un zest de repos sous les exhaltations d'effluves parfumés. Un lieu au cœur de la ville où l'on retrouve un vieux jet d'eau désaffecté qui fait office, par la force des choses, de bassin pour jeunes démunis en quête de fraîcheur. Des moments d'intenses joies pour les bambins de l'Algérie profonde, exclus des colonies de vacances et qui ne vont pas goûter de sitôt les délices que procure une piscine malgré les innombrables enveloppes financières jusque-là consenties et les promesses toutes aussi vaines jusque-là faites. Un été singulier qui fait rabattre par centaines d'autres couches de la société, notamment les 18/40 ans, vers les plages dont la plus proche se situe à 170 km dans la wilaya de Mostaganem, avec tous les aléas dus à ces voyages où l'on cultive plus le mercantilisme que pour prôner un tourisme de masse basé sur les découvertes, l'échange et la recharge des accus. Tiaret recèle pourtant des atouts qui pourront la prédisposer à « l'agrotourisme », tant sur ses vastes plateaux et plaines se côtoient ruines, grottes majestueuses et pics montagneux nonobstant la spécificité toute locale liée à l'élevage du cheval et propice aux randonnées pédestres et équestres.