L'administration de la wilaya d'Alger a lancé, il y a quelques jours, une opération de grande envergure visant à recenser l'ensemble des biens immobiliers existant dans la capitale. D'après nos sources auprès de la wilaya d'Alger, « l'opération consiste à établir une liste détaillée comprenant les logements achevés, inachevés ou en cours de réalisation. Il est également question de recenser les permis de construire et les certificats de conformité délivrés par les autorités jusqu' ici ». Nos sources nous informent, d'autre part, que « les 57 communes algéroises ainsi que les organismes impliqués dans la distribution de logements, tels que l'OPGI et l'EPLF, participent à cette opération en livrant les données dont ils disposent ». Notons au passage que l'opération de recensement est renouvelée tous les trois mois afin d'actualiser les données récoltées. « L'opération de recensement est renouvelée tous les trois mois pour identifier les constructions achevées ou démolies, soulignent nos sources. On nous informe, en outre, que l'intérêt est particulièrement accordé aux constructions individuelles, car un bon nombre d'entre elles ont été réalisées dans l'anarchie la plus totale. « Des milliers de villas ont été réalisées sans aucune autorisation, notamment durant la dernière décennie », expliquent nos sources qui précisent que la question des constructions inachevées représente un autre casse-tête pour les autorités. « Selon les chiffres dont nous disposons actuellement, il existe 10 000 carcasses de villas environ », indiquent nos sources. En général, ces carcasses sont dans le même état depuis plusieurs années, ce qui est contraire à la loi. « Selon la loi, une construction doit être achevée, au plus tard trois ans après le lancement des travaux », signalent nos sources qui ajoutent que « pour certains, les carcasses de villas sont devenues un véritable fonds de commerce. Certaines personnes construisent des carcasses sans aucune autorisation avant de les vendre dix fois leurs prix ». S'agissant de l'habitat précaire, on nous informe que près de 10% des bidonvilles algérois sont actuellement inoccupés. « Leurs propriétaires possèdent des logements et s'attendent à en bénéficier d'autres, puisqu'ils se font passer pour des personnes nécessiteuses. L'opération de recensement initiée par la wilaya devra mettre à nu ce genre de pratiques frauduleuses », nous dit-on. En parlant justement de bidonvilles, l'administration de la wilaya estime qu'il en existe actuellement quelque 27 000 à Alger. Le nombre de centres de transit est, quant à lui, de 24. Globalement, l'opération de recensement lancée par la wilaya d'Alger a pour principal objectif d'identifier les personnes devant bénéficier de logements à l'avenir. Notons, à ce propos, qu'entre 2005 et 2009, il est prévu la mise en application d'un programme comprenant la distribution de 120 000 logements, tous genres confondus, dans la capitale.