Une opération de recensement de l'ensemble des espaces verts existants a été lancée, il y a quelques jours, sur instruction de l'administration de la wilaya. Il s'agit, pour plus de précision, de l'instruction 1867 du 20 juin dernier. Cette opération de grande envergure concernant particulièrement les jardins publics et les parcs des différentes communes de la wilaya n'est pas limitée par des délais, le but étant d'obtenir le plus de détails possibles. Les 57 communes sont impliquées dans cette opération en plus des OPGI, de l'Etablissement des espaces verts d'Alger (EDEVAL) et de la direction des forêts. L'objectif de ce recensement, est d'avoir des informations détaillées, non seulement sur le nombre d'espaces verts existants, mais aussi sur leur état actuel et même les variétés de plantes qui y sont plantées. Les chiffres imprécis et contradictoires dont disposent différentes administrations sont pour beaucoup dans la décision de la wilaya de lancer cette opération de recensement. En parlant de chiffres justement, il est établi que durant les années 1960, les espaces verts de la capitale s'étendaient sur 900 ha. Il est également clair que ces surfaces se sont considérablement dégarnies durant ces dernières décennies. L'on estime, aujourd'hui, que les espaces verts s'étendent sur 40 à 80 ha seulement, mais aucun chiffre exact n'est encore disponible. La situation est d'autant plus inquiétante que la capitale s'est élargie à l'époque du gouvernorat, puisqu'elle a gagné de nouveaux terrains qui relevaient des wilayas de Tipaza, Blida et Boumerdès. Durant les années 1990, notamment, des jardins publics et des parcs, théoriquement incessibles, ont été vendus avant d'être détruits par des particuliers qui y ont érigé des villas, profitant de la situation particulière qu'a connue le pays durant cette période.Le fait que l'on ne dispose pas encore de chiffres précis concernant l'ensemble des espaces verts d'Alger signifie que certains de ces espaces sont encore menacés. L'opération de recensement lancée par la wilaya devra également définir les responsabilités de chacun en ce qui concerne la protection des espaces verts. « L'un des objectifs de cette opération est de définir quelle direction prend en charge tel ou tel genre d'espace vert, mais aussi les clôtures de ces jardins qui sont supposés relever d'entreprises qui ne sont pas forcément spécialisées dans le domaine de la gestion des espaces verts », nous dit-on. Au-delà de la préservation des espaces verts existants, il s'agira, dans un deuxième temps, de mettre en place de nouveaux espaces, notamment dans certaines cités qui ne disposent d'aucun espace de détente. En quelques décennies, les espaces verts mais aussi les terrains agricoles ont été dévastés de façon inquiétante dans la capitale. Aujourd'hui encore, le béton continue d'envahir la moindre parcelle de terrain. Préserver les espaces verts et réaliser de nouveaux semblent aujourd'hui, une mission des plus difficiles.