Un énième été sans eauLes 1300 familles de la cité des Trois Caves II, relevant de la commune d'El Harrach, sont appelées à patienter encore des semaines, voire des mois pour que les services de l'Algérienne des eaux daignent ouvrir les vannes de l'eau potable. Cela étant, un mois après « l'inauguration » du réseau d'AEP et celui d'assainissement par le wali délégué d'El Harrach, accompagné du président de l'APC d'El Harrach, le précieux liquide n'a pas encore coulé des robinets de la cité des Trois Caves II. « Aucun compteur d'eau n'a été installé par les responsables de ce projet », souligne le président de l'association Ennadjah. Selon notre interlocuteur, la réunion ayant regroupé, le 12 juin dernier, l'ensemble des partenaires (APC, ADE, etc.), afin de procéder à l'installation des compteurs d'eau, n'a pas été fructueuse. L'unité ADE d'El Harrach n'a pas été officiellement saisie par la collectivité locale, ajoute notre interlocuteur, qu'en date du 18 juillet dernier. Cette correspondance a d'ailleurs été affichée devant les devantures des magasins et exhibée aux habitants des Trois Caves II. « On en a ras-le-bol », tempête une dame. « Cela fait 17 ans que nous utilisons les citernes d'eau à raison de 700 DA l'unité. Nous ne pouvons plus supporter ce supplice », a-t-elle clamé. « En 2004, explique un septuagénaire, nous avons payé les 7000 DA représentant l'apport des résidents aux travaux de réalisation du réseau d'AEP et celui d'assainissement. » Et d'ajouter : « Nous avons déboursé, en 2003, 4000 DA pour ce même projet et une somme de 7000 DA représentant les frais d'installation des compteurs d'eau. Mais jusqu'à présent, aucun compteur n'a été installé. » Par ailleurs, le sempiternel problème d'eau n'est pas le seul calvaire dont souffrent les habitants des Trois Caves. L'hygiène y fait défaut aussi. « Comment-voulez-vous que les familles vivent en paix dans une cité totalement délabrée avec des tonnes de gravats, des épais nuages de poussière et des routes non bitumées et complètement défoncées ? », s'interroge notre interlocuteur avant de préciser qu'aucun lieu de loisir et de détente n'est disponible à la cité. « L'APC compte installer un marché sur l'espace abandonné que vous voyez là-bas. Est-ce raisonnable ? », a-t-il fulminé. Par ailleurs, le président de l'association Ennadjah n'y va pas de main morte pour dénoncer « le règne de la mafia du foncier » qui ne cesse, selon lui, « de dilapider la terre de leur cité et d'effectuer des travaux dès la tombée de la nuit ». « Les arrêtés d'attribution nous ont été remis en décembre 1989 pour la construction de nos habitations. Or, entre 2003 et 2005, des personnes viennent et construisent dans des espaces verts et creusent des talus surplombant notre cité du côté de la Gendarmerie nationale. C'est un vrai massacre », estime le président de l'association, attestant que les élus locaux n'ont rien entrepris afin de stopper nette cette « hémorragie ». La prolifération des baraquements et la dilapidation des espaces verts se sont, toutefois, accentuées, ces derniers mois, d'une manière inquiétante, se désole notre interlocuteur. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « les portes de la médiathèque, qui devaient en principe ouvrir au mois d'avril dernier, sont hermétiquement fermées ». Sur un autre volet, les résidents des Trois Caves II ont jugé exorbitante la somme de 33 000 DA par foyer exigée par Sonelgaz pour le raccordement au réseau du gaz de ville. En ce sens, ils estiment que les circulaires du 24 décembre 2001 du chef du gouvernement ainsi que celle du ministère de l'Energie et des Mines du 29 décembre 2001 fixant la quote-part du citoyen à 10 000 DA, n'ont pas été acceptées. Idem pour les quatre lignes de moyenne tension. Dans ce cadre, l'APC avait promis, dans une correspondance envoyée au président de l'association Ennadjah, de prendre en charge ce volet.