Même les moustiques font de la résistance. On pensait en venir à bout avec quelques pastilles, dont l'efficacité est d'ailleurs vantée par des spots publicitaires racoleurs à souhait. Erreur grossière. La majorité silencieuse devra revoir sa copie. Et le plutôt sera le mieux, car ces satanées bestioles paraissent décidées à vendre chèrement leur peau. Les scientifiques sont formels. Leurs analyses donnent froid dans le dos. Des millions d'euros sont dépensés pour faire face au problème. Un coût sidérant. Il faut aussi requérir une aide étrangère et adroite pour conjurer le mal. Ces moustiques constituent un danger pour la santé des citoyens. Ils provoquent des encéphalites, le paludisme et autres maladies exécrables. Leurs piqûres dégoûtantes vous marquent le corps et perturbent le repos. Une véritable peste qui prolifère dans beaucoup de quartiers de la ville et depuis bien longtemps déjà. L'été devient la saison de prédilection pour ces nuées de bestioles qui s'invitent partout. L'inefficacité des ripostes, l'incontournable tiédeur des pouvoirs publics ont énormément sévi, faisant du citoyen un résigné dormant. Il semble que l'Etat redécouvre la nécessité de sortir du moule de la léthargie pour prendre à bras-le-corps le fléau. Il s'appuie, une fois n'est pas coutume, sur une étude et une approche méthodique pour lancer sa croisade. Sauf que les lendemains qui réenchantent ne sont pas à portée de main. La chose n'est pas aussi simple qu'un coup de fil. Certes, les citoyens accueillent avec soulagement toute cette série de mesures concoctées à l'effet de juguler le mal. Mais en pareille occurrence, le doute s'installe et le scepticisme règne. Nous nous sommes trop habitués aux effets de manche, aux résolutions qui paraissent de marbre et d'airain, pour ensuite s'effilocher et tomber au fur et à mesure que le temps passe. Car le constat des spécialistes renseigne que la tâche est rude, âpre et difficile. Cette guerre aux moustiques n'est pas une sinécure. Sera-t-elle gagnée quand on songe au manque d'expérience, de souffle et de motivation ? Espérons que l'épreuve du terrain nous donnera tort.