En ces jours caniculaires, les plaisanciers n'hésitent malheureusement pas à faire trompette dans les eaux de Taksebt au risque d'être pris au piège de la lise. Le barrage de Taksebt (10 km au sud-est de la ville de Tizi Ouzou) est un imposant ouvrage bordé par les limites territoriales de 5 daïras : Tizi Ouzou, Larbaâ Nath Irathen, Aït Yenni, Ouadhias, et Beni Douala. Ce lac artificiel a emmagasiné, depuis 2001 à ce jour, près de 130 millions de mètres cubes sur une capacité de 175 millions, offrant ainsi un espace de détente pour des milliers d'automobilistes ou de visiteurs autochtones, aidés en cela par la RN 30 qui longe le contour ouest du barrage et permettant de multiples accès à ses rivages. En ces jours caniculaires, les plaisanciers n'hésitent malheureusement pas à faire trompette dans les eaux de Taksebt au risque d'être pris au piège de la lise. Le phénomène d'envasement, propre à tout endroit retenant de l'eau sur un sol argileux, est l'effet de la sédimentation continue du sol induit par les eaux de ruissellement sur les terrains constituant le bassin versant du barrage. Si aucune noyade n'a été enregistrée cette saison par les services de la Protection civile, le risque de noyade dans les eaux du Taksebt n'en est pas pour autant écarté. En anticipant sur « la ruée » des estivants sur ce lac, la direction de la Protection civile de Tizi Ouzou avait organisé, en mars dernier, une semaine de portes-ouvertes sur les risques de la baignade dans ce type d'ouvrage. Selon un officier de la DPC, le risque d'une mort par noyade se trouve décuplé par des facteurs, tels que la boue, l'immensité du barrage, l'éparpillement des baigneurs sur plusieurs sites, la profondeur de l'ouvrage, qui atteint par endroits plus de 60 m, la lourdeur de l'eau (densité), qui ne permet pas au corps de flotter contrairement à l'eau de mer. « La baignade est interdite dans le barrage qui a pour vocation de fournir une eau potable aux riverains », précise le lieutenant, qui ajoute que « depuis 2001, plusieurs noyades ont été enregistrés ». « En cas d'alerte à propos d'une personne en difficulté dans le barrage de Taksebt, explique l'officier, l'intervention se fait à partir de l'unité principale », sise à la périphérie nord-est de la ville de Tizi Ouzou. Concernant le dispositif de secours et de sauvetage, notre interlocuteur annonce : « Nous disposons d'un zodiac, de matériels de plongée, de deux ou trois plongeurs prêts à intervenir, en plus d'une ambulance médicalisée. » Depuis la mise en service de l'ouvrage, plus d'une dizaine de corps ont été retirés des eaux de Taksebt, et grâce aux appels et alertes des citoyens, trois personnes en difficulté ont été sauvées d'une mort certaine, nous précise notre source. « Les victimes ont entre 17 et 30 ans. Le phénomène de la baignade dans les endroits interdits ne se limite pas seulement à Taksebt. Le barrage de Djebla fait, lui aussi, régulièrement des victimes. L'année passée, nous avons repêché dans une retenue collinaire de Ouaguenoun deux corps de deux frères adolescents morts noyés », déplore ce jeune officier des la Protection civile, qui insiste sur le rôle de la prévention et de la sensibilisation des enfants et de leurs parents.