La Chambre d'agriculture de Béjaïa, si elle se réjouit à travers son président, M. Iskounène, de l'effort consenti par les pouvoirs publics en amont de l'investissement, déplore que « la même assistance n'est malheureusement pas fournie en aval ». Autrement dit, dans l'écoulement des produits récoltés. Ce dysfonctionnement est le résultat, semble-t-il, de l'absence d'organisation de la profession. Les objectifs dans les méga-investissements conduisant, cela va de soi, à un accroissement des productions, si ce n'est à des surproductions - le cas de la pêche cette année qui ne trouve pas preneur. Il est impératif de trouver de nouvelles perspectives de marché et celle de l'exportation est a priori la plus indiquée. Mais encore faudra-t-il lever deux contraintes. Le défaut de centralisation des collectes et d'uniformisation des qualités pour répondre aux normes en vigueur dans le pays importateur. M. Iskounène citera l'exemple de ce groupe italien intéressé par l'huile d'olive algérienne, mais vite reparti bredouille, car les structures de collecte, les instruments de sélection et de marchandage n'existent pas. Nos agriculteurs sont conscients des possibilités d'écoulement qu'offre l'ouverture sur le marché extérieur. Ils créent, pour faire face au défi, un groupement d'intérêt, actuellement en phase d'élaboration statutaire. En attendant, la Chambre de l'agriculture intercède en faveur de l'association du développement de l'oléiculture présentement active, en réclamant la session à son profit de la la société de l'oléiculture algérienne (SOA), sise à Akbou qui est en cessation d'activité. Une telle demande, si elle venait à aboutir, verrait, selon M. Iskounène, la mise en place d'un laboratoire de contrôle de qualité, dont l'un des objectifs cardinaux est la mise à niveau normative, et d'un centre de vulgarisation qui, comme son nom l'indique, aura pour mission de rendre publics les volumes commerciaux et les différents types de produits mis sur le comptoir. Le soutien financier de l'Etat dans les programmes intégrant une partie exportation n'est pas moins encourageant. Le promoteur, s'il prévoit une unité de conditionnement dans son projet, se voit bénéficier d'une participation non remboursable consentie par le FNDRA d'un montant de 30% de l'investissement, lequel est plafonné à 4 millions de dinars. Les potentialités existent, l'aide à l'investissement semble suivre, l'organisation se profile. Ces trois conditions, si elles sont conjuguées à la prise en compte dans le Codex (système normatif conditionnant l'adhésion à l'OMC), alors sans doute la conquête des étals des marchés européens et autres sera possible.