Confronté quotidiennement à la flambée des prix des produits alimentaires de base, le citoyen algérien ne sait plus quel saint se vouer pour mettre quelques fruits et légumes dans son couffin. En dépit des plans échafaudés par les pouvoirs publics pour contrecarrer cette flambée, la hausse vertigineuse et sans raison des prix, particulièrement des produits agricoles, est toujours là. Aussi, la politique des pouvoirs publics dans le secteur de l'agriculture a donné ses fruits. Il y a plus de surfaces de cultures, la modernisation des systèmes d'irrigation, la restructuration des marchés de gros des fruits et légumes. Mais les prix ne baissent pas, alors en cette période de l'année la production agricole est à son plus haut niveau. Face à cette hausse récurrente, le président de la Chambre d'agriculture, M. Mohamed Ould El Hocine, a localisé le problème au niveau du segment de la distribution et non dans le secteur de l'agriculture, qui lui joue amplement son rôle de producteur, puisque les agriculteurs produisent le maximum. Selon lui, l'encadrement de l'offre doit se faire en concertation avec tous les secteurs concernés. " Nous devons tous faire des efforts pour arriver à un encadrement de l'offre. " a-t-il dit dans son intervention sur les ondes de Chaîne III de la Radio nationale. En déplorant le fait qu'on parvient à satisfaire la demande, en dépit des prouesses enregistrées par le secteur de l'agriculture en matière de production. Il a reconnu que c'est anormal de constater que les fruits et légumes de saison soient hors de portée de la majorité de la population. Dans ce sens, il a plaidé pour la restructuration de la distribution qui souffre du mal de la spéculation. S'agissant du Plan national du développement agricole et rural PNDAR, le responsable a déploré le manque d'implication des banques pour son application. " Les banques ne suivent pas la cadence engagée par les pouvoirs publics, concernant la politique agricole. " a-t-il ajouté. Il a relevé au passage le manque d'égard à l'investissement dans les agrumes, pourtant la réputation de l'Algérie comme région productrice d'agrumes date de la période post-indépendance, en rappelant que le foncier accueillant la culture d'agrumes à 50 ans d'âge. Un foncier vieillissant qui doit s'adapter à sa vocation dans le cadre d'une politique agricole définissant les objectifs de réhabilitation. Pour booster l'offre des produits agricole M. Ould El Hocine plaide pour des cultures ciblées. " Il faut travailler à la carte à l'instar de la production de la pomme de terre qui a connue ces derniers temps une baisse significative du prix chez les détaillant " a-t-il réclamé. Il y a lieu de signaler qu'il y a une augmentation du niveau de vie des citoyens à travers les mutations survenues aux habitudes de consommation des Algériens, mais l'offre ne suit pas ce changement qui réclame une hausse de l'offre sur le marché, notamment des produits frais, qui aura comme conséquence la stabilité des prix des produits agricoles voire une baisse importante. Réglementer l'offre revient aux pouvoirs publics qui doivent booster l'offre des produits agricoles à travers une politique agricole qui définit les contours et les mécanismes de l'opération de distribution. Dans ce sens, M. Salah Mihoubi, politologue et invité de l'émission a insisté sur l'arrêt de la politique de subvention prônée par les autorités publiques, en recommandant l'adoption d'une stratégie agricole tenant compte de la spécificité de l'Algérie comme région aride. Par ailleurs, La politique du renouveau agricole se met progressivement. Elle est en train de se redéployer dans les filières délaissée selon M. Ould El Hocine, qui a lancé un appel en direction des banques activant sur le territoire national à s'impliquer davantage dans le monde agricole. En reconnaissant le mérite de la Badr qui est la seule à s'impliquer. Aussi, les subventions ne doivent pas profiter aux opérateurs étranger malheureusement le constat fait ressortir que les subventions des produits de première nécessité, à l'instar du lait qui est subventionné. On aurait préféré que les subventions profiteraient aux agriculteurs nationaux qui sont estimées à " 200 milliards de dinars qui vont dans les poches des agriculteurs danois " a-t-il relevé.