C'est dans la nuit du 11 au 12 août que les forces de sécurité combinées, gendarmes et policiers, ont organisé une opération coup-de-poing dans trois sites de la partie est de la wilaya de Tipaza. Le contrôle de 3100 personnes et de 300 véhicules s'est soldé par l'arrestation de plusieurs personnes. Ainsi 14 individus ont été interpellés pour port d'armes prohibées (couteau, épée...) et une personne arrêtée qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt judiciaire. Egalement au registre, 5 automobilistes appréhendés pour conduite en état d'ivresse. Les 500 éléments des deux corps, transportés dans des dizaines de véhicules ont convergé simultanément vers les sites ciblés, à partir de 21 h 30. L'opération s'est achevée à 1 h 30. Colonel Abbès, Bou Ismaïl Khemisti et Kerkouba (Koléa), tels étaient les sites qui ont « reçu » la visite des policiers et des gendarmes accompagnés par une poignée de journalistes. Le coup-de-poing médiatique organisé par la Gendarmerie nationale conjointement avec la Sûreté nationale a permis de dévoiler une série de lacunes. Des citoyens ont été arrêtés en raison des infractions constatées, et des locaux ont été fermés. La conduite des véhicules en état d'ivresse, l'exploitation des enfants mineurs dans les activités commerciales, la vente de boissons alcoolisées non autorisées, l'arrestation de nombreux jeunes sans papiers, la récupération des armes blanches prohibées, l'absence totale d'hygiène dans les lieux publics où sont vendus des produits alimentaires, l'existence des activités commerciales non déclarées, l'arrestation de récidivistes et la récupération de voitures volées. La bonne prise avait eu lieu sur le site Bou Ismaïl Khemisti et légèrement moins à Colonel Abbès. Cette opération coup-de-poing a suscité beaucoup de surprises et de commentaires. Néanmoins, chose étonnante, il n'y avait pas grande foule comme à l'accoutumée durant le week-end. Les téléphones portables ont fonctionné malheureusement. Les nids dans lesquels se conjuguent les fléaux continuent à proliférer, pas seulement dans la partie est de la wilaya de Tipaza, mais également dans le reste de la wilaya, notamment au niveau du chef-lieu de la wilaya. Les personnes qui s'apprêtaient à faire la fête en cette nuit aoûtienne ont été frustrées par cette inattendue visite des hommes habillés en vert et bleu, accompagnés par une caméra, des photographes et des journalistes. La vérification des pièces d'identité s'imposait. Les responsables de cette opération coup-de-poing se sont entendus pour rééditer la même action, cette fois-ci, elle va s'étendre à d'autres activités liées à la pollution sonore nocturne dans les villes. Au cours de l'opération à Colonel Abbès, certaines grappes humaines, dans l'obscurité autour d'un petit feu, ne semblaient même pas s'intéresser à ce qui se passait à côté d'elles. Face à l'horizon éclairé par quelques points lumineux des navires, elles étaient là, en train de discuter dans une ambiance familiale. Un peu plus loin, des jeunes jouaient au beach-volley sous un ciel étoilé. De vieux pêcheurs ont préféré quitter la plage. « Il n'y a pas de poissons cette nuit », nous lance un vieux tenant à la main sa canne à pêche. Les sites commencent à être désertés, les responsables décident de lever le dispositif. Ceux qui ont échappé aux « mailles des filets » des forces de sécurité cette nuit-là savent désormais que ces « visites nocturnes » risquent de les dévoiler une... nuit. La lutte contre les maux sociaux doit être continue, tout en essayant de trouver des solutions pour atténuer la misère sociale. Or, le chômage et le manque de logements sont les principales origines de cette misère sociale qui est exploitée par des mafieux dans la wilaya de Tipaza. Notons que les deux corps de sécurité se sont entendus au plus haut niveau pour travailler ensemble dans la lutte contre la criminalité. Le coup d'envoi de cette « coopération », au demeurant fort bien accueillie par les citoyens, a été donné à Oran en juillet dernier. Depuis, plusieurs wilayas (groupement de Gendarmerie nationale et sûreté de wilaya) ont emboîté le pas.
