Le champion du monde en titre, Djabir Saïd-Guerni, a été, pour le moins, très chanceux dans ses demi-finales du 800 m disputées vendredi. Non seulement il n'est pas dans la plénitude de ses moyens physiques depuis quelque temps, mais aussi il s'est retrouvé dans la première série qui renfermait le champion du monde Borzavosky et le récent vainqueur du 1500 m, le Bahreïni Ramzi Rashid, deux sérieux prétendants à sa succession. La course a été très rapide, les coureurs sont partis comme une boule de flamme bouclant le premier tour en 51 s 18/100. Malgré le rythme infernal soutenu par le champion olympique en titre, l'enfant de Bouzaréah a pu suivre le train. Au finish, Guerni terminera quatrième en réalisant toutefois sa meilleure performance de l'année avec un temps de 1.44.80. Mais ce n'est pas encore fini, Guerni doit attendre la fin des trois séries pour connaître son sort. Après avoir retenu son souffle pendant un bon quart d'heure, les yeux rivés vers le tableau d'affichage pour annoncer les heureux élus à la finale, Guerni poussera un ouf de soulagement. Il est qualifié de justesse à la faveur de son meilleur temps. Le scénario était quelque peu prévisible au vu du temps réalisé par sa série. Bien que ce fût une difficile qualification, Saïd-Guerni a eu le mérite se bagarrer pour atteindre la finale même si au fond de lui-même, il sait qu'il ne sera pas favori pour conserver son trône. « Je suis content d'avoir réalisé mon meilleur temps de la saison. Cela n'a pas été de tout repos. Je n'avais aucun choix. En finale, il faut batailler durement », dira-t-il en substance. Aujourd'hui, en finale Saïd-Guerni sera la grande attraction. Il va sûrement (re)tenir en haleine tous les Algériens qui espéraient le voir encore une fois puiser dans ses réserves pour décrocher une place au podium. Les plus avertis craignaient les conséquences des efforts déployés lors des demi-finales. Ses concurrents, qui semblent plus frais physiquement, notamment le Russe Borzavosky et le Bahreïni Ramzi Rashid, vont sûrement emballer les deux tours à une intensité plus élevée par rapport au tour éliminatoire afin de brouiller les cartes. Cœur de lion y résistera-t-il ? Réponse cet après-midi.