En dépit des difficultés de dernière minute créées par des responsables locaux encore accrochés à un mur d'époque, le 3e Festival national du rap a été entamé, lundi dernier, à Annaba. L'ouverture de cette manifestation culturelle organisée par l'Union nationale des étudiants algériens (UNEA) a pris valeur de test positif malgré l'affolement des premières minutes dû à des coupures intermittentes de courant. A ce rendez-vous du Théâtre de verdure Mohamed Boudiaf participent douze groupes de rappeurs venus de différentes régions du pays. Durant trois jours, ils se succéderont au rythme de la musique et des chansons rap. A l'occasion de cette première soirée, dans et sur le pourtour du Théâtre de verdure, des centaines de jeunes mélomanes avaient attendu leur idole Lotfi Double Kanon. Encore une fois, les présents n'ont pas été déçus même si le chanteur et son groupe les avaient fait attendre plusieurs heures. Cette soirée inaugurale aurait nécessité une plus grande attention de la part des responsables locaux chargés de la jeunesse qu'intéressent le Festival national du rap, et à partir du 20 août, celui du rock. L'impatience des jeunes générée par la longue attente avait failli s'exprimer par des comportements agressifs. L'entrée sur scène de Lotfi et son groupe a aussitôt calmé les esprits. Ses premières paroles ont été pour les jeunes mélomanes présents, confirmant de fait que la lecture des paroles et de la musique rap reste, pour eux, le prolongement privilégié de leurs attentes. « Ne parlons plus des autorités et restons ensemble entre jeunes pour chanter nos espoirs »,a tonné Lotfi, avec ses Double Kanon, en guise d'ouverture. La fulgurance des thèmes des chansons et la permanence de la musique rap sont de gros pavés lancés à la tête de ceux qui oublient de prendre en considération les aspirations de la jeunesse. A Annaba, pour cette première soirée de rap et dans une chronologie respectée du quotidien de la jeunesse, Lotfi Double Kanon a éclairé le message musical avec une critique acerbe des comportements des gestionnaires indélicats.