Contamination clairsemée causée par une véritable épidémie, la confirmation officielle, ces derniers temps, de plusieurs cas de brucellose à Ghardaïa commence à semer le doute au sein de la population de la wilaya de Ghardaïa. Plus d'une vingtaine de cas sont recensés depuis le début de l'année 2005 - la majorité l'a été durant ce mois d'août - dans ces zones considérées comme les plus touchées par cette affection parasitaire causée par la consommation du lait de chèvre et de ses dérivés, selon le directeur de l'hôpital Tirichine, Abdelkrim Banana. Hormis un cas qui relève d'une rechute jugée inquiétante, tous les autres malades pourront suivre leur traitement à domicile contre les symptômes de cette maladie qui n'est pas contagieuse (forte fièvre, courbatures et excès de sueur). Toutes les chèvres errantes à travers la wilaya de Ghardaïa sont-elles malades ? Existe-t-il d'autres cas de contamination en dehors du chef-lieu ? Personne n'a les moyens de le savoir. Le fléau existe partout à travers la wilaya et personne ne peut attester le contraire, y compris le service sanitaire de la wilaya. Une semaine d'inquiétude et de crainte, et beaucoup d'interrogations après que 13 nouveaux cas (tous d'une même famille), en ces moments de chaleur suffocante du mois d'août, eurent été enregistrés. Mais point de surprise dès lors qu'on recense un nombre incontrôlable d'étables qui sont éparpillées à travers les communes de la wilaya de Ghardaïa, d'où l'énorme difficulté de connaître le nombre exact de chèvres malades ni le lieu exact de leur existence, encore moins le recensement des personnes atteintes par cette maladie. Quoi qu'il en soit, selon le directeur de l'hôpital, le traitement de ces malades se fait par la vibramycine et la rifamycine. Mais il se trouve qu'il existe en ce moment une pénurie, à l'échelle nationale, de ces deux médicaments ; ils pourront éventuellement être remplacés par un troisième traitement commun entre la doxyciline et la gentamycine injectable. Toutefois, le docteur Mustapha Khenine, chef de service des urgences de l'hôpital Tirichine, écarte l'éventualité de l'importation de cette maladie de l'extérieur du pays à travers l'importation des chèvres étrangères (de Suisse ou d'Espagne). C'est donc une maladie purement locale, la conséquence logique de l'absence de campagnes de vaccination continues des chèvres malades ainsi que de la négligence, de l'indifférence et du manque de civisme chez le citoyen, qui consomme n'importe quoi et à n'importe quel moment. Actuellement, il est aisé de constater l'augmentation incontrôlable du nombre d'étables à travers toutes les communes de la wilaya de Ghardaïa. La question reste par conséquent entière et l'épidémie découlant de la brucellose, dite fièvre de Malte, inquiète tout le monde, en attendant que les responsables, ceux des services de la DSA ou ceux de la santé de la wilaya, se décident à reprendre plus sérieusement les campagnes de recensement et de vaccination des chèvres afin d'éliminer une fois pour toutes ce genre de maladie.