L'été est la saison la plus propice au développement des zoonoses, lesquelles ne sont pas toutes recensées. On en compte environ 300 dans le monde. Ces affections transmissibles des animaux à l'homme et réciproquement peuvent parfois être mortelles. Les zoonoses semblent connaître une progression en Algérie. L'exemple le plus frappant concerne la rage qui revient en force ces derniers temps. Deux membres d'une même famille sont morts après avoir été mordus par un chien enragé, à Selouana, dans la commune de Smaoun (wilaya de Béjaïa). Il s'agit d'une jeune fille de 26 ans, et de son frère âgé de 14 ans. Selon des sources médicales, huit autres cas suspectés de rage ont été recensés dans la région. Les victimes des morsures d'animaux, notamment de chiens, se comptent par centaines. Ces morsures peuvent se révéler dangereuses, voire mortelles. L'absence d'une prise en charge rapide des malades a été fortement décriée. Dans le cadre de la lutte contre la rage, l'urgence de campagnes de sensibilisation sur cette maladie et les dangers des chiens errants se pose avec acuité. Des opérations destinées à mettre fin au phénomène des chiens errants et la vaccination des animaux devront être systématiques pour faire face à la rage. Il faut savoir que la transmission de la rage se fait par la salive des animaux (morsure, griffure…). Le virus ne traverse pas une peau saine. Il n'y a pas de traitement curatif de la rage, une fois celle-ci déclarée. En revanche, la vaccination peut empêcher son apparition après une morsure. Outre la rage qui est d'actualité en Algérie, la brucellose humaine, ou ce qu'on appelle aussi la fièvre de Malte, fait parler d'elle à Ghardaïa. Dans cette wilaya, 24 cas ont été enregistrés depuis le début de l'année 2009, selon un bilan des services de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH). Cependant, la majorité des personnes affectées ont été prises en charge par les structures sanitaires et sont hors de danger. Le nombre le plus important de cas a été enregistré à Guerrara, région réputée être le bassin laitier de la région (49 cas), suivie de la localité de Daya Ben Dahoua (29 cas), Ghardaïa (23 cas), Metlili (10 cas), Berriane (9 cas) et Zelfana (4 cas). Selon des médecins de la région de Ghardaïa, le fromage du terroir dénommé «kamaria», de fabrication traditionnelle, est à l'origine de la propagation de cette pathologie. La brucellose est une maladie infectieuse due à une bactérie du genre brucella, commune à certains animaux et à l'homme. Sa fréquence est en augmentation dans les pays en voie de développement. Il y a lieu de noter que l'homme est contaminé au contact des animaux infectés tels que les bovins, les caprins, les ovins ou à l'occasion de l'ingestion d'aliments d'origine animale comme le lait et les fromages. Le germe pénètre dans l'organisme par la peau ou par voie digestive. La contagiosité est, quant elle, très importante. La bactérie responsable de la maladie fait partie du genre brucella. Les professionnels en contact avec les animaux contaminés représentent le principal groupe à risque de la brucellose, notamment les bergers, les vétérinaires, les bouchers ou encore les agriculteurs. S'agissant des signes de la maladie, on estime que, dans plus de 9 cas sur 10, les contaminations restent silencieuses. Notons que, dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la brucellose, les services vétérinaires de la wilaya de Ghardaïa ont procédé à la vaccination de 8 214 ovins et de 3 017 caprins. A. B.