C'est dans un souci de mettre un terme à l'anarchie qui caractérise le domaine public de l'affichage publicitaire au niveau de la capitale que 13 opérateurs économiques, entre afficheurs et fabricants de mobiliers urbains, ont soumissionné, hier, au cours de l'opération d'ouverture des plis pour l'adjudication de sites publicitaires à travers 51 communes sur les 57 existantes. Selon une dépêche répercutée par l'APS, cette opération pilote, qui s'inscrit dans le cadre du programme de l'organisation de l'affichage publicitaire sur le territoire de la wilaya, s'est déroulée en présence de la commission ad hoc de la wilaya, des commissions communales d'adjudication, des soumissionnaires ainsi que de deux huissiers de justice. Première opération du genre sur la base d'un cahier des charges, elle constitue, selon ses concepteurs, « la première étape de l'organisation dans des conditions transparentes du secteur de l'affichage publicitaire ». Selon Mme Slimani, directrice de l'administration du contrôle de gestion et de l'informatique, les besoins de la wilaya d'Alger en matière de mobiliers urbains s'élèvent à 350 abribus, 60 vespasiennes, 70 kiosques multiservices, dont ceux destinés à l'information et à l'orientation, ainsi que des lots de mobiliers liés à la salubrité, au confort et à la protection publique, tels les poubelles et les corbeilles d'ordures, les barrières et les bancs publics. Les 13 entreprises retenues figuraient parmi les 17 ayant participé au Salon du mobilier urbain qui s'est déroulé en mai dernier aux Pins maritime. « L'organisation du secteur publicitaire s'était rendue nécessaire par l'immense manque à gagner dû à l'exploitation des 500 panneaux publicitaires par des afficheurs privés sans verser de contreparties financières, et ce, des années durant », a expliqué cette responsable. On se souvient du litige né en juillet 2003 entre l'agence de communication Hkim 23 et l'APC de Sidi M'hamed suite à la décision du maire, sans aucune mise en demeure, d'arracher un placard publicitaire accroché sur un immeuble de la cage A du 9e Groupe. Une décision jugée « arbitraire et d'abus d'autorité » aussi bien par la directrice de cette agence que par les habitants du quartier. S'en est suivi alors, moins de deux ans après, l'arrachage des panneaux publicitaires à quelques jours de la tenue du sommet arabe où la colère, aussi bien des afficheurs que des sociétés locataires, a été perceptible. Par ailleurs, cette opération qui consiste, selon cette responsable, à céder des espaces publicitaires aux professionnels du domaine en contrepartie de la mise en place d'un ensemble de mobilier urbain, vise à la fois à agrémenter la capitale du pays et à rentabiliser les espaces publicitaires au profit des collectivités locales. Une idée qui s'est concrétisée aussi bien à Casablanca, à Tunis que dans plusieurs villes européennes. En définitive, le cahier des charges prévoit, en outre, des mesures incitatives puisqu'il motive les opérateurs à créer sur le territoire national des unités de fabrication du mobilier en question par l'extension de la concession de 3 années fermes à 10 années, à condition que le taux d'intégration des matières premières locales ne soit en aucun cas inférieur à 60%.