Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, procédera demain, au siège de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), à l'installation officielle de la Commission technique de suivi de la mise en œuvre de la zone de libre-échange avec l'Union européenne. C'est ce qu'a indiqué hier le communiqué du ministère du Commerce repris par l'APS. Présidée par le directeur général de la CACI, la commission en question sera chargée de suivre et d'évaluer la mise en œuvre de la zone de libre-échange, d'enregistrer et d'examiner les requêtes des opérateurs économiques et de formuler toute proposition d'amélioration en la matière, note le communiqué. La commission sera, par ailleurs, composée de représentants de l'ensemble des organisations patronales et des administrations et institutions concernées. Prévue à l'horizon de 2017, soit 12 années après la ratification officielle de l'accord d'association, la zone de libre-échange consacrera définitivement l'ouverture des frontières et la suppression totale des barrières tarifaires et non tarifaires pour les produits en provenance du marché européen. Un démantèlement qui prendra effet dès septembre prochain, date de l'entrée en vigueur de l'accord d'association signé le 22 avril 2002 à Valence en Espagne et ratifié en mars 2005. Plus de 2300 produits de l'Union européenne seront exemptés de droits de douane dès le mois prochain. La suppression des droits de douane (5% et 15%) concernera également le droit additionnel provisoire (DAP) actuellement au niveau de 12%. La suppression des droits de douane ne concernera, pour une première étape, que les produits industriels considérés comme des matières premières entrant dans la fabrication d'autres produits. Les importateurs versés dans l'importation de la matière première n'auront plus à payer, à partir de septembre, que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), actuellement au taux de 17%. Il est en outre prévu, dans trois ans, une baisse progressive des droits de douane, sur une période de sept ans, pour 1100 produits industriels finis et un démantèlement graduel sur dix ans pour 2000 autres biens de consommation, soumis à des taux allant de 15% à 30%. Principal partenaire de l'Algérie avec plus de 65% des importations, l'UE sera, pour reprendre les termes de l'ex-ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem, « notre voisin à l'est en 2008 avec l'ouverture de la zone de libre-échange en Tunisie, et en 2010 elle sera, également, notre voisin à l'ouest après l'ouverture d'une zone de libre-échange au Maroc ». En Tunisie, l'approche de ce rendez-vous fatidique (l'entrée de la zone de libre-échange), occupe aujourd'hui les débats et la question qui taraude le plus l'esprit des opérateurs économiques tunisiens, c'est justement : comment faire face à la concurrence internationale ? L'économie tunisienne a été, relèvent des économistes tunisiens, fortement secouée par le démantèlement des tarifs douaniers qui, pour rappel, a débuté dès la ratification de l'accord d'association. « La plupart des secteurs économiques n'étaient pas assez préparés au démantèlement », notent-ils. L'Algérie, qui dispose encore de 12 ans de grâce, sera-t-elle prête au rendez-vous ? L'on ne peut qu'attendre et voir.