L'Algérie peut demander des mesures de sauvegarde d'une durée limitée applicables à certaines branches d'activités ou des filières industrielles confrontées à de sérieuses difficultés. C'est ce qu'a indiqué El-Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, lors de l'installation de la commission technique de suivi de la mise en œuvre de la zone de libre-échange avec l'Union européenne, hier, au siège de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Le ministre a déclaré : “Il est hors de question de mettre en danger l'économie nationale, et nous avons toujours le droit de revoir la copie à chaque fois qu'une filière d'activité est en difficulté.” Pour M. Djaâboub, “la commission technique de suivi de la mise en œuvre de la zone de libre-échange avec l'UE permettra une meilleure compréhension du contenu de l'accord d'association et d'assurer une prise en charge des préoccupations des opérateurs économiques algériens”. Cette commission est placée, selon le ministre, sous la présidence du directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et composée des représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l'Industrie, de l'Agriculture, de la PME-PMI, des Douanes, du patronat, de la Chambre nationale d'agriculture et de la Caci. Le Chef du gouvernement a installé, rappellera-t-il, un comité permanent de suivi de l'accord d'association avec l'UE, le 30 décembre 2004, au niveau du ministère des Affaires étrangères. Il a souligné, par ailleurs, que “l'Algérie ne pourra utiliser les mesures correctives que si nous disposons d'un système d'évaluation et de suivi de la mise en œuvre des préférences commerciales prévues, de part et d'autre, par l'accord d'association”. Plus explicite, il a affirmé : “Nous devons nous préparer à prendre en charge les dysfonctionnements éventuels résultant de l'application de cet accord.” Il a estimé, en outre, que “l'accord d'association offre aux entreprises algériennes des opportunités d'exportation avec un meilleur accès aux marchés des 25 pays européens, une franchise totale des droits de douane pour les produits industriels et un accès préférentiel pour les produits agricoles et les produits de la pêche”. Et d'ajouter : “La baisse des coûts d'acquisition des inputs et des équipements importés entraînera une amélioration de la compétitivité interne et externe des entreprises algériennes.” L'accord d'association qui entrera en vigueur le 1er septembre prochain va engendrer, soutiendra-t-il, un accroissement des importations en provenance de l'Union européenne au détriment des autres partenaires de l'Algérie. Après la mise en œuvre de l'accord d'association, une première liste de produits bruts et les demi-produits, soit 2 076 sous positions tarifaires, seront démantelés. La deuxième liste comporte les biens d'équipements agricoles et industriels ainsi que les produits du groupe “énergie et lubrifiants”, soit 1 102 sous positions tarifaires seront démantelées graduellement entre la troisième et la huitième années. La troisième liste concerne les produits pour lesquels le démantèlement tarifaire s'étale de la troisième à la douzième années, soit 1 964 lignes tarifaires assujetties aux taux de 5,15 et 30%. F. M.