La libéralisation de l'importation de médicaments ne concernera pas seulement ceux figurant sur la nomenclature nationale, mais elle s'étendra désormais à d'autres produits jusque-là interdits à l'importation. Ils s'agit des produits dits « vitaux, orphelins et innovants ». L'enregistrement de ces derniers est en train de se faire pour qu'à partir de la fin septembre prochain, leur importation soit possible. C'est ce qu'a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Pour rappel, une liste de 120 médicaments, censés être produits localement, était interdite d'importation. Une interdiction qui, d'après l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), « n'a jamais était respectée puisqu'on trouve certains de ces médicaments sur le marché à l'instar du Ramitidine, l'Amoxycilline 500 mg, le Paracétamol et le Captopril ». Dans une de leurs conférences de presse, les opérateurs de l'UNOP ont même accusé le ministère de la Santé d'autoriser l'importation de ces médicaments interdits. Avec la levée à la fois de l'interdiction d'importation des médicaments fabriqués localement et de l'obligation d'investir exigée auparavant des importateurs en pharmacie et exigée lors des négociations avec l'OMC, on craint le pire du côté des opérateurs nationaux versés dans la production et le conditionnement. Ces derniers estiment que ces nouvelles mesures « sont d'autant plus troublantes qu'elles rompent avec l'harmonie qui avait prévalu entre le discours politique et la réglementation en vigueur résolument en faveur du développement d'une industrie de médicaments où les importateurs se devraient d'être les promoteurs ». La libéralisation du marché du médicament oblige ces opérateurs à se soumettre aux règles d'une concurrence qu'ils estiment « déloyale » surtout avec les laboratoires étrangers en ce qui concerne le prix de référence à l'entrée du territoire national. Par ailleurs, les mêmes opérateurs demandent à ce que l'« importation ne soit pas ouverte à tout le monde avec le maintien des entreprises existantes ». Les investissements consentis par certains d'entre eux dans le domaine de l'industrie pharmaceutique sont importants et ils considèrent qu'ils sont en droit d'attendre de l'Etat un accompagnement conséquent et constant. Aussi, estiment-ils, l'Etat doit protéger ce secteur, car les investissements réalisés ont besoin d'une période transitoire pour se mettre à niveau et être en mesure de concurrencer les laboratoires étrangers. « Ouvrir le marché algérien sans aucune condition, c'est réduire à néant tous les efforts d'investissements consentis », mettent en garde les opérateurs. Du côté du ministère de la Santé qui tout en affirmant que « l'importation des médicaments a toujours été libre avant même l'adhésion à l'OMC », on essai de rassurer à travers la mise en place d'un nouveau dispositif qui assurera la fiabilité du produit à moindre coût avec une reconsidération du producteur, du conditionneur et de l'importateur.