Cette annonce est accueillie avec satisfaction par les différents opérateurs. Le ministère de la Santé annonce enfin la libéralisation de l'importation de certains produits innovants, vitaux et orphelins ne figurant pas encore dans la nomenclature nationale des médicaments. Désormais, leur enregistrement pour y figurer est engagé, rassure le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour qu'à partir de la fin septembre 2005, leur importation soit possible dans le cadre du cahier des charges du 6 juin 2005, précise un communiqué du département de Amar Tou, sachant que le cahier des charges du 6 juin dernier vient définir les nouvelles conditions de cette libéralisation annoncée. Cette annonce, immédiatement accueillie avec satisfaction par les différents opérateurs dont l'Unop (union nationale des pharmaciens d'officines), assurera et la quantité et la qualité du médicament au profit du patient. Néanmoins, il est clair que cette libéralisation aussi totale soit-elle, ne mettra pas en danger la production nationale du médicament, orientée principalement vers le générique. Le tout étant de protéger quelque quarante unités de production pharmaceutique ayant valu au Trésor public quelque 20 milliards de DA. Cela étant, l'ouverture prévue risque de poser un sérieux problème si elle n'est pas accompagnée de remparts à même de préserver les intérêts de l'industrie nationale. Toutefois la concurrence qu'elle ne manquera pas de charrier ne pourra que jouer favorablement sur la politique des prix et la qualité des médicaments. C'est du moins l'un des principaux buts escomptés par les pouvoirs publics en jouant ainsi la carte de la transparence. D'autant que 70% des médicaments en Algérie sont importés. Les hôpitaux vont, de la sorte, bientôt voir l'épilogue de l'épisode estival qui a malmené la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), premier pour en médicaments du secteur public. Pour rappel, les hôpitaux ont été en butte cet été à une «grave pénurie de médicaments vitaux», selon un constat fait par de nombreux praticiens et rapporté par la presse nationale, Mais aujourd'hui, à en croire la décision du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le fameux gel, dénoncé maintes fois par les importateurs ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Ce dernier avait été désigné comme l'une des raisons qui serait à l'origine de la pénurie de médicaments signalée dans de nombreux hôpitaux du pays, principalement les CHU, dont celui de Mustapha Bacha (Alger) ou, au service d'oncologie: Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc) où le professeur Kamel Bouzid s'était distingué par une cinglante «sortie» en affirmant que «le Cpmc d'Alger, le plus important établissement consacré à la lutte contre le cancer, enregistre une grave pénurie de médicaments destinés à la chimiothérapie anticancéreuse» ajoutant, en sa qualité de chef de service, que des médicaments utilisés contre différents types de cancer, notamment le cancer du sein, des poumons et du colon «ne sont pas disponibles dans ces structures où la prise en charge des malades a été interrompue». Au coeur de ces déclarations, la position de la PCH paraissait d'ailleurs inconfortable puisque c'est à son niveau que les malades s'approvisionnent. Des praticiens ayant indiqué de leur côté que l'accès aux soins est entravé par l'arrêt des approvisionnements, une mission dévolue justement à la PCH. Or, cette dernière se débat, à ce jour, dans des lourdeurs administratives et autres entraves douanières qui mettent à mal sa capacité d'opérateur nouvellement installé dans une logique commerciale pure et dure au même titre que les autres opérateurs. Une situation d'impasse dont a fait les frais, jusqu'à récemment, le malade, lequel ne pouvait bénéficier de certains médicaments exclusivement hospitaliers coûtant entre 70.000 et 150.000 DA, puisque non enregistrés dans la nomenclature des médicaments. Des médicaments qui restent à sa seule charge. Les médecins spécialistes qui ont eu à déplorer ce qu'il ont qualifié de « blocage » instauré par le ministère de la Santé depuis cinq ans du processus d'enregistrement des produits essentiels et de certains médicaments innovants, ne peuvent aujourd'hui qu'applaudir cette toute dernière décision du ministère de la Santé, à savoir la libéralisation de l'importation, tel que précisé.