La décision prise par le Conseil de gouvernement relative à l'interdiction d'importation des médicaments fabriqués en Algérie a permis, selon le Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique (Saip) l'économie de 30% sur l'enveloppe d'importation des médicaments produits finis et en vrac, soit une enveloppe de 500 millions de dollars. Selon le Saip, il a été créé près de 1 000 emplois dans la fabrication pharmaceutique. L'OMS recommande une liste modèle de 371 médicaments essentiels dont 82 médicaments de la liste complémentaire pour traiter toutes les pathologies d'une nation, alors que l'Algérie, relève le SAIP, a ouvert sa nomenclature à environ 1 800 molécules. Ce qui explique, argue-t-il, l'explosion de la facture d'importation qui a été multiplié par trois en l'espace de trois à quatre ans. Selon un communiqué émanant de ce syndicat, les fabricants locaux sont capables de répondre aux besoins du marché pour peu que la liste des produits importés soit mise à leur disposition en vue de s'approvisionner et commencer à recruter le personnel supplémentaire. Pour établir une liste des produits interdit à l'importation, le SAIP propose trois principaux critères. Il s'est appuyé sur l'expérience tunisienne qui, avoue-t-il, a donné au pays, une indépendance de 55% de couverture de ses besoins en médicament. Le premier a trait au caractère essentiel et non essentiel du médicament. “L'interdiction à l'importation du médicament non essentiel n'a pas d'impact sur la santé publique, mais permet à l'industrie pharmaceutique locale de s'affirmer, de créer des emplois et de s'attaquer ensuite à la fabrication des produits essentiels”, lit-on dans le communiqué. Le second critère concerne l'indication du médicament. Ainsi, la dénomination commune internationale (DCI) ne peut à elle seule filtrer les produits à l'importation qu'ils soient finis ou en vrac, qui ne feront que concurrencer la fabrication locale et alourdir l'enveloppe à l'importation. Le SAIP suggère enfin qu'il soit interdit d'importation tout produit non essentiel en vrac car celle-ci constitue, selon lui, un privilège aux dépens de la fabrication locale. Il ajoutera que l'importation du médicament en vrac coûte plus cher au pays. “À cette allure et à 5 semaines du début de l'année 2009, la noble et constructive décision du gouvernement du mardi 21 octobre 2008, ne va pas être appliquée. Le retard enregistré dans l'élaboration de la liste des médicaments interdits à l'importation se répercutera systématiquement sur l'attribution des programmes d'importation 2009 qui devraient être déposés en septembre 2008”, signale la SAIP. B. K.