Certains produits génériques étaient supérieurs en prix au princeps. A en croire les nouveaux aménagements apportés par le département de M.Tou à la faveur du nouveau plan du médicament annoncé, il est fort à parier que le médicament coûtera moins cher pour le malade algérien. Une tendance que conforte désormais le tout générique auquel ne cesse d'appeler le premier patron de la santé. Dans les nouveaux canevas tracés par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et où le médicament fait office de produit marchand à part entière, il est néanmoins tenu compte des préoccupations des pharmaciens d'officine, qui, faut il le rappeler, ne misent pas réellement sur les marges bénéficiaires gagnées sur les génériques. Une préoccupation que l'on compte donc juguler par tout un jeu d'équilibre entre produits d'importation et ceux usinés localement. Dans ce schéma global qui réorganise l'univers marchand de la denrée pharmaceutique, et où préfigure à la base l'enregistrement du médicament, l'on relève une innovation de taille, à savoir celle permettant aux opérateurs privés-importateurs de bénéficier d'une voie de recours au cas où ils jugeraient le prix non rémunérateur. L'autre innovation consiste en des délais plus courts à l'enregistrement, largement avantageux ceux-là, à ceux pratiqués naguère et qui pouvaient souffrir d'une à deux années d'attente. Ainsi, et dans le nouvel organigramme édicté par le Msprh (ministère de la population et de la Réforme hospitalière), la problématique du prix à l'importation est plus que jamais examinée. Le but n'étant autre que celui d'établir une sorte de filtre à même «d'assainir» la filière du médicament. D'autant que le prix d'un produit aussi stratégique que le médicament ne peut qu'avoir une influence certaine sur l'accès aux soins, constitutionnellement reconnu aux citoyens. En fait, M.Tou avait évoqué dès son installation à la tête du département qu'il dirige le fameux plan d'organisation du système de santé national. A priori ce sont là les premières retombées. De fait, il question aujourd'hui d'un comité national du médicament qui intègre des compétences de divers horizons ministériels dont, outre celui de la santé de la population et de la réforme hospitalière, celui du travail et de la sécurité sociale. Mais aussi de nombreuses directions telles celle du budget, de la pharmacie ou de la planification et du développement, de même que des experts cliniciens et économiques. Ces dispositions inédites qui révolutionnent bien des chapitres ayant jusque-là régenté le médicament et dont certains datent de 1993, il est question de filer à la trace le médicament à l'importation dès sa sortie d'usine outre mer jusque son arrivage dans les stocks des grossistes et autres détaillants. L'on évoque une authentique banque de données en la matière et qui répertorie tous les renseignements qu'y sont relatifs, du pays d'origine à la commercialisation ultime. Il s'agit avant tout d'émettre une réelle structure de prix conjointement avec d'autres parties directement interpellées par la prescription de soins, à l'instar de la sécurité sociale et ce, avant de soumettre le produit au comité du médicament. L'objectif étant en somme d'en fixer le prix public à la vente (PPA). En filigrane, est également à l'ordre du jour une nouvelle nomenclature des tarifs des actes médicaux. Finalement, et par l'entremise de ce nouvel arsenal réglementaire, l'on escompte mettre fin à bien des aberrations qui auront pour longtemps gangrené le marché du médicament. En conséquence, il est dit que le générique reviendra au minimum -30% par rapport au produit princeps. Alors qu'auparavant, il arrivait que certains produits de ce type ne marquaient même pas les -25% de différence par rapport au produit original. Cette marge, à en croire le ministre, est appelée à connaître encore d'autre aménagements en faveur d'une meilleure accessibilité. L'on ne saura tolérer, prévient on, que le produit générique dépasse en prix le princeps, un constat pourtant établi de 1997 à 2003. La consommation de médicaments demeure généralement assez faible chez les Algériens qui ne remboursent que 1035 DA de médicaments par an et par habitant, pour 45 millions d'ordonnances délivrées. Soit une ordonnance et demie par an. Alors qu'en France par exemple, estime-t-on, la consommation du médicament est de l'ordre de 440 euros par habitant et par an. Cependant l'Algérie a ce mérite de couvrir en besoins de santé plus de 87% de sa population. Le plus gros des importations en médicaments provient généralement de la France. Et concerne en premier la pathologie de l'infectieux. Nous y reviendrons.