L'école de judo harrachie a de tout temps constitué un sérieux creuset de jeunes talents. Une tradition que les responsables du club ne veulent pas abandonner. Ils continuent de se battre en attendant des jours meilleurs car, estiment-ils unanimes, « la formation constitue notre préoccupation essentielle. Mais nous n'excluons pas un jour de bâtir un club avec toutes les catégories d'âges et de sexes, avec comme locomotive une équipe senior performante. La volonté existe. La preuve : le club est resté debout malgré un environnement qui n'a jamais rien fait pour aider les clubs formateurs. C'est dommage que les jeunes du club partent ailleurs dans des clubs riches parce qu'ils perçoivent un meilleur salaire. Sur le plan sportif, leur rendement aurait été meilleur s'ils avaient continué à évoluer dans leur milieu naturel, là où ils se sont construits ». Encore une fois, cette saison, les jeunes du club ont fait une véritable razzia. Les benjamins et les minimes ont remporté respectivement la coupe et le championnat par équipe de la région d'Alger. Les cadets ont fait mieux en glanant la coupe d'Algérie ; les juniors quant à eux se sont illustrés de brillante manière en remportant le championnat d'Algérie individuel. Dans les épreuves individuelles, toutes catégories d'âges confondues, dix podiums, dont trois titres de champion d'Algérie, furent enregistrés. Même les seniors, effacés depuis longtemps, ont bouleversé la hiérarchie bien établie en remportant deux méritoires médailles de bronze, œuvre des jeunes Abassi et Sahraoui dans les épreuves individuelles du championnat d'Algérie. Sur le plan international, le junior Khaled Azizou, vice-champion d'Afrique récemment, vient améliorer la liste des autres lauréats internationaux harrachis que sont Walid Berahma et Sid Ali Belacel, champions maghrébins cadets. Quel est le secret de cette réussite ? « Aucun secret. Disant que c'est le fruit d'un travail collégial résultant d'une stabilité de l'équipe dirigeante et du staff technique, mais aussi de l'organisation pédagogique mise en place qui permet le passage d'un niveau de performance à l'autre sans problème. L'école de judo qui compte pratiquement le tiers de l'effectif qui avoisine 450 disciples, constitue l'assise, le socle sur qui repose le club », a affirmé Mohamed Gacem, secrétaire général du club. Les entraîneurs formateurs ont pour noms Djamel Mabed, Hocine Amar Khodja, Ferhat Loutis, Hamid Chalal, Houhou Menoubia et Moussa Laïd. Chacun au niveau de son palier d'enseignement et d'entraînement apporte aux jeunes dont il a la charge un savoir-faire éducatif et sportif complémentaire. Il faut dire aussi qu'à El Harrach, le judo fait désormais partie du quotidien de nombreux jeunes, surtout ceux qui habitent les quartiers populeux avoisinant la salle de judo. Avec le football, le judo reste le sport le plus prisé. Les champions internationaux et mondiaux formés au club et qui ont honoré le pays, tels que Kamel Larbi, Zoubida Bouyakoub et Amar Ben Yakhlef, pour ne citer que ceux-là, ont été pour quelque chose dans cet engouement pour le sport né au pays du Soleil Levant. Avec un plus de moyens qui éviteront l'exode décourageant, la cuvée 2005 nous vaudra certainement à moyen terme de meilleures performances.