Un groupe de jeunes du quartier des Genêts a barricadé hier vers 17h la rue Lamali, longeant l'hôpital de Tizi Ouzou et le quartier en question. Des troncs d'arbres, des poteaux d'éclairage public et divers objets ont été placés à quelques pas de l'hôpital. Un fourgon chargé de pneus usagés s'arrêta devant les barricades. Quelques instants après, une épaisse fumée noire envahit tout le quartier. Sur place, les jeunes ne mâchent leurs mots. L'un d'entre eux nous explique que leur action a été décidée à la suite du changement d'attitude des autorités locales quant à la distribution des locaux (34) construits en face du CHU et qui ont fait couler beaucoup d'encre, il y a près de deux ans, lorsque le chantier a été lancé. « Au départ, on nous avait dit qu'on serait propriétaires de ces locaux construits dans notre quartier. Aujourd'hui, ils nous disent que nous serons de simples locataires avec un loyer symbolique », nous dit l'un des jeunes. Il précisera en outre que « tous les bénéficiaires (plus de 50) ont travaillé sur le chantier », et d'ajouter : « Nous avons payé de nos poches pour certains travaux. Nous avons payé les rideaux métalliques. En tout, les jeunes bénéficiaires ont déboursé près de 180 millions de centimes et aujourd'hui les autorités veulent nous arnaquer. Non. » A côté, les jeunes, déterminés, ajoutent d'autres objects aux barricades et d'autres pneus. Pour notre interlocuteur, l'objectif des autorités est clair : « Ils veulent attendre la visite de Bouteflika pour que ce soit lui qui inaugure ces locaux et qui distribue les actes de location, ça ne se passera pas comme ça. » Les manifestants, une cinquantaine environ, se disent déterminés à ne pas céder sur ce qu'ils considèrent comme un droit. « Ils peuvent faire intervenir qui ils veulent, Abrika ou autres, on ne lâchera pas », nous dit l'un d'entre eux, quelques instants avant que la police ne donne l'assaut pour dégager la voie publique. L'intervention de la brigade anti-émeutes s'est faite sans heurts. Peu après 18h30, la route de l'hôpital a été rouverte à la circulation, mais la situation restait tendue dans ce quartier où réside Belaïd Abrika, qui était hier à Béjaïa pour participer à l'université d'été du mouvement des archs.