Par quels déboires Abdelkader, cet émigré algérien fixé à Lyon, n'est-il pas passé ces derniers jours ! En rentrant au pays, il pensait couler des vacances sans histoires. Quel ne fut son désenchantement ! Son calvaire a commencé à l'état civil de Bir Ghabalou, localité à 33 km à l'ouest de Bouira. Ayant perdu son livret de famille à Lyon, il s'est présenté tout naturellement au niveau de ce service public, où son acte de mariage est consigné, pour s'en faire remettre un autre. Mais là encore, on lui tient à peu près les mêmes propos : pas question d'espérer obtenir un livret de famille en français au motif fallacieux que l'administration est arabisée. Et c'est par pure faveur sans doute qu'un livret de famille en français, mais sans les cachets et signatures de ce service, lui a été délivré en février dernier à charge pour ce citoyen émigré d'aller au consulat algérien à Lyon pour le légaliser. Ce faisant notre compatriote à l'étranger a appris à notre consulat que c'était sans doute une blague. Un responsable de cette APC, ayant été sollicité selon la victime de cet abus administratif, aurait entériné le fait : pas de documents en français. Enfin, de guerre lasse, Abdelkader va en référer à une autorité plus haute, le chef de daïra, lequel donne des ordres pour la délivrance dudit livret dans la langue désirée. Le calvaire devait se poursuivre pour notre compatriote, lorsque s'étant fait délivrer au niveau du même état civil des extraits de naissance pour ses deux enfants et sa femme, il les a présentés au service public correspondant à Lyon pour enregistrement : l'orthographe de Bir Ghabalou figurant sur les extraits est reproduite différemment sur chacun d'eux ! Il a fallu tout refaire cet été. Et quand on connaît la rareté des imprimés en français, on comprend qu'Abdelkader soit excédé à ce point. Mercredi dernier, il a passé toute la journée à rouler d'une localité à l'autre pour obtenir ces fameux imprimés. Et quand croyant être arrivé au bout de ses peines, en les remettant à l'état civil de Aïn El Hadjar pour deux extraits de naissance à son nom, une erreur grossière est commise lui donnant pour père son grand-père. Il a fallu tout recommencer.