Mustapha Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH, officielle) et du comité ad hoc sur les disparus créés par le président Bouteflika, a demandé aux familles des disparus de « faire des concessions » et de « partager leur douleur avec le peuple » en vue, a-t-il dit, de trouver une solution à cette problématique. Invité hier de l'émission « Qanaât » (Convictions) de la Chaîne I de la Radio nationale, Ksentini a insisté auprès des proches des disparus sur la nécessité de « concéder une partie de leurs droits afin d'instaurer une véritable réconciliation nationale ». Le président du comité ad hoc a rejeté ce qu'il a qualifié d'« allégations » d'organisations de familles de disparus selon lesquelles « des agents de l'Etat seraient impliqués dans des cas de disparitions ». « Certes, l'Etat a une responsabilité civile au sujet des disparus, mais il faut faire la part des choses, car il y a de faux disparus », a-t-il indiqué. « Je ne suis ni naïf ni idiot, il est possible que des disparus soient le fait de dépassements sécuritaires, administratifs, du pouvoir », a pourtant lancé le président Bouteflika depuis Béchar dimanche dernier. En décembre 2004, Ksentini avait déclaré à El Watan que l'Algérie a vécu « un conflit qui a opposé deux parties : les agents de l'Etat et les terroristes. Ces derniers justifient leurs agissements par des motivations politiques. Certains agents de l'Etat ont commis des dépassements. Il en résulte alors des cas de disparitions forcées ».