L'ambassadeur du Népal souligne la volonté de son pays de renforcer sa coopération avec l'Algérie    Pose de la première pierre d'un méga-projet à El-Abadla    Le président de la République reçoit la Médaille d'or du mérite olympique et sportif africain attribuée aux chefs d'Etat    Président de la République : l'Etat continue de mobiliser les énergies pour garantir les intérêts supérieurs du pays    63e anniversaire de la Fête de la victoire: le couronnement d'un long parcours de sacrifices pour le recouvrement de la souveraineté nationale    Sonatrach : les résultats du concours national de recrutement annoncés fin avril    Le président de la République reçoit le ministre tunisien de l'Intérieur    Des vents forts sur plusieurs wilayas du pays mercredi et jeudi    Le ministre de la Santé reçoit l'ambassadeur de Tanzanie en Algérie    Ramadhan : plus de 2000 restaurants de l'Iftar à l'échelle nationale offrant près de 600.000 repas par jour    L'action des fidayine à Constantine, l'autre lutte pour le recouvrement de l'indépendance    Secousse tellurique à Médéa: aucune perte en vie humaine et matériel n'a été enregistrée    Mondial 2026 (Qualifs)/Botswana-Algérie: les Verts à pied d'œuvre à Gaborone    Futsal/Tournoi de la presse: la compétition entame mardi ses 8es de finale à la Coupole    Nouveau massacre sioniste à Ghaza: appel à "une intervention internationale urgente"    Adoption du projet de règlement intérieur de l'APN    Frappes sionistes sur Ghaza: au moins 330 martyrs    Le Syndicat des Journalistes Palestiniens condamne les attaques sionistes contre les journalistes    Les Ensembles de musique "El Ferda" et "Imerhane" enchantent le public algérois    Vague d'indignation après l'expulsion de juristes espagnols par les autorités d'occupation    Manifestations à Washington et New York pour exiger la libération d'un étudiant miilitant palestinien    Le Groupe «Saidal» envisage d'augmenter son chiffre d'affaires à 35 Mds DA en 2025    Le marché populaire de Z'kak Souafa, destination préférée des jeûneurs    Près de 6 quintaux de café subventionné saisis    Le mois de Ramadhan entre spiritualité, solidarité et générosité    Une avancée stratégique vers la souveraineté numérique    Le Chabab plus entreprenant que les Usmistes    Ligue mondiale : Cylia Ouikène sacrée en Chine    Le Plan de sauvegarde et de mise en valeur approuvé par arrêté interministériel    Coup d'envoi de la manifestation    La Radio culturelle organise une conférence    Mobilis rend hommage à d'anciennes gloires de la JSK    L'Algérie engagée à autonomiser les femmes et à promouvoir leurs droits politiques et sociaux    Le terroriste Al-Joulani adoubé par la France commet un génocide contre la communauté alaouite    Le temps de déposer les armes près de Koursk presse pour Kiev    Epreuves restreignant la dynamique associative en Algérie        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    









Sidi Moussa aux abords de la capitale
La paix d'un bidonville
Publié dans El Watan le 31 - 08 - 2005

Les morts pèsent lourd sur le dos des habitants de Sidi Moussa, à 25 km au sud-est d'Alger. Dans ce village, au bord de la plaine de la Mitidja, la tragédie nationale n'est nulle part ailleurs aussi vive.
Autant que dans tous « les triangles de la mort » que l'Algérie a pu compter. Madjid montre, du bout de son index tendu, l'endroit où il risquait chaque jour de rencontrer des corps et des têtes dans une exposition chirurgicale de la mort. En plein centre du village. « En approchant, il nous arrivait de distinguer des gens qu'on connaissait », dit-il. Il n'avait pas quinze ans quand, de retour chez lui, il s'est blessé au bras en fuyant un faux barrage dressé au lieu dit « el hofra » (le trou), raconte-t-il. « Je suis un rescapé », dit-il en arborant sa cicatrice. Il a abandonné l'école depuis. « J'étais bon », insiste-t-il. Aujourd'hui, à vingt-cinq ans, il n'a pas de perspectives d'emploi. Sidi Moussa a vu passer les lois de la Rahma, de la concorde civile, la grâce amnistiante, mais pas les travaux de voirie. En traversant le pont sur oued Djemaâ, Ouled Allel impose les cicatrices de sa sinistre histoire. Une mosquée désaffectée se dresse au milieu de la poussière et des herbes folles mangeant les fondations des maisons explosées. La mosquée compte des locataires. Une famille de deux enfants et un vieux couple partageant son dénuement de septuagénaires. Abdelkader Belaribi, irréductible, ne veut pas s'exiler. « Qu'on me donne un permis de construire et que j'aille bâtir ma maison sur ma terre », revendique-t-il en montrant de la force de ses deux bras son lopin plus au sud. Son fils, âgé de moins de dix ans, acquiesce. Furieux, le père dit avoir reçu à plusieurs reprises la visite d'élus locaux pour lui demander de partir ou pour lui promettre de régler son problème. Mais rien ne vient. A proximité, de nouvelles habitations aux volets bleus restent fermées, alors qu'elles devaient être octroyées au courant du mois d'août. Des logements placés sous l'autorité du ministère de la Solidarité nationale et destinés aux familles victimes du terrorisme. « Les gens ont pourtant payé », s'interroge le gardien. Le référendum sur « la charte pour la paix » n'inspire pas au résident de la mosquée d'avancées concernant sa situation. « C'est pas ça qui va changer les choses à Sidi Moussa », dit-il. « Dites-le, des gens qui se peignaient la barbe au pied de cette mosquée sont aujourd'hui à l'administration de Sidi Moussa. Dites-le... », répète le père par trois fois au milieu d'un concert de poussière. « Je cuisine dans les toilettes de cette mosquée », montre-t-il la pièce aménagée. « Et ça ne m'honore pas d'aller voter », lâche-t-il finalement. Contrairement à lui, beaucoup d'habitants de la région ont préféré partir. Fuir ailleurs. Comme au bidonville à Semmar, circonscription de Gué de Constantine. Des agents de la voirie s'activent. Ils couvrent la terre de goudron pour en faire un trottoir. Deux femmes apparaissent dans l'entrebâillement d'une porte. Elles vivaient au lieu dit Guelabou, sur la route reliant Sidi Moussa à Larbaâ. « Nessemhou (on pardonne), lancent-elles, si c'est pour la paix. » Retour à Sidi Moussa. Le jeune Boudissa parle de son père. « On cherche maintenant à le faire tomber », explique-t-il. L'expression désigne les procédures visant à le déclarer mort. Sa famille vivait à Guelabou. « On ne pouvait plus rester là-bas après ça », explique la mère. Elle montre une décision de justice datant de 2001 qui a fait de son mari un disparu (mafqoud). Mais ce n'est apparemment pas suffisant pour cette famille de six enfants, dont un seul travaille.

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.