Des cadres techniques de l'agriculture ayant eu à leur actif un bon capital expérience, acquise pour la majorité d'entre eux dans le secteur étatique, autrement dit imprégnés des insuffisances en matière de conduites scientifiques et de dysfonctionnements bureaucratiques liés au secteur, lancent l'association Horizon Agricole. Ils sont ingénieurs, techniciens et biologistes et ambitieux à souhait. Ils décident, à la faveur des soutiens octroyés par le PNDA, de s'inscrire dans le programme « Jeune investisseur » exclusivement réservé aux diplômés du secteur. Les projets sont très diversifiés : transformation de viande, fromagerie, élevage de caille, apiculture, collecte de lait, moulin, transformation du caroube, hygiène et protection des cultures, hygiène des bâtiments... Mais leur ardeur « d'hommes du terrain » bute sur des difficultés d'acquisition du matériel commandé selon le type de projet finalisé. La société de crédit-bail Leasing Salem, une filiale de la Caisse nationale de la mutualité agricole, est chargée par le ministère de l'Agriculture de piloter le financement des investissements. Il n'y a pas d'argent versé de manière directe au promoteur. Leasing Salem se doit de fournir le kit de l'équipement prévu dans l'étude du projet. 50% du coût étant supportés par le Fonds national de relance et de développement de l'agriculture (FNRDA). Cependant, cette procédure qui semble théoriquement des plus anodines à réaliser devient le parcours du combattant ; nos « jeunes investisseurs » courent dans toutes les administrations, mais leurs projets ne se concrétisent pas pour autant. « En quatre ans, nous apprend Mahfoud Benlala, président de l'association, sur 400 dossiers déposés pour la seule wilaya de Béjaïa, seul un tiers est honoré par la société de crédit-bail. » Ce sont ces lenteurs qui ont amené un noyau de ces jeunes cadres, MM. Benlala, Karim Choucha, Fatsah Abdelli et Abdelmalek Hamitouche entre autres, à s'organiser en une association ouverte à tous les cadres investisseurs de la wilaya. Horizon Agricole, en plus de l'objectif qui est de voir lever ces contraintes bureaucratiques, se veut à la fois « un lien intra-investisseurs et un couloir fluide avec les institutions, un pont entre le secteur de l'agriculture et l'agro-industrie ». Pour M. Benlala, il s'agit alors de parvenir à des « échanges équitables entre les deux secteurs ». Notre interlocuteur motivera encore la mise en place de son association par le besoin de doter la profession d'un forum d'échange d'expériences. « Nous ambitionnons, dira-t-il, d'intégrer les techniques modernes de production et les règles de marketing de mise sur le marché mondial pour apporter notre contribution aussi modeste soit elle à l'effort de développement de notre agriculture. » Ces jeunes loups entendent ainsi ne pas faire une entrée à l'OMC sans bagage. Ils croient dur comme fer au label algérien.