Même la santé du jeune Tony Blair, 52 ans, a suscité bien des interrogations quand il a été traité à l'hôpital de Londres le 19 octobre 2003 pour une arythmie cardiaque. Alors que ses services minimisaient l'incident, l'ancien président américain Bill Clinton expliquait pourtant au Sunday Mirror que le Premier ministre britannique avait « depuis longtemps » un problème cardiaque. « Il m'en a parlé il y a quelques années », a-t-il affirmé. « Le Premier ministre n'a pas, n'a jamais eu de problème cardiaque », a rétorqué le 10 Downing street. Depuis, Tony Blair a refusé de revenir sur cet épisode. Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi, lui, aura attendu trois ans pour révéler, dans une interview, qu'il avait souffert d'un cancer de la prostate, vaincu après une opération chirurgicale en 1997. En Autriche, c'est seulement sous la pression des médias que le président Thomas Klestil, décédé en 2004, a fini par reconnaître sa maladie. Alors qu'il avait été admis en soins intensifs à l'hôpital de Vienne pour une « pneumonie grave et atypique » en septembre 1986, ses médecins avaient multiplié les communiqués contradictoires pendant des semaines. Ce n'est que bien plus tard que les Autrichiens avaient appris qu'il avait frôlé la mort. L'entourage de Franjo Tudjman, décédé en 1999, a en revanche choisi de nier, jusqu'à la fin et contre toute évidence, le cancer du président croate. Alors qu'il se savait gravement malade depuis 1995 ou 1996, il a soutenu en novembre 1999 avoir une simple grippe quand un journaliste s'est étonné des images télévisées le montrant tenant à peine debout, soutenu par sa fille, lors d'une visite au Vatican. Quelques jours plus tard, il était hospitalisé. Un mois plus tard, il était mort. Peu avant l'annonce de son décès, son entourage affirmait encore qu'il « allait mieux ». La cause de sa mort n'a jamais été donnée officiellement. Le Premier ministre croate Ivica Racan a en revanche immédiatement communiqué sur ses troubles cardiaques il y a quelques mois. En Slovénie, l'ex-Premier ministre Janez Drnovsek a également parlé ouvertement de son cancer, puis de ses problèmes cardiaques. Il n'en a pas moins été élu président en décembre 2002. Depuis 1945, l'Allemagne n'a jamais connu non plus de cas d'un chancelier qui aurait caché une maladie grave. En octobre 1981, Helmut Schmidt (SPD) avait été hospitalisé pour de graves problèmes de rythme cardiaque. Depuis, il porte un stimulateur. Quant à Gerhard Schröder, il se porte comme un charme. Mais il a obtenu de la justice qu'elle interdise à la presse de laisser entendre qu'il se teint les cheveux pour faire plus jeune...