Ayant entrepris des démarches pour l'extradition de l'ex-membre du FIS dissous, Ahmed Zaoui, emprisonné actuellement en Nouvelle-Zélande, le gouvernement algérien vient de donner des assurances à des émissaires néo-zélandais quant au traitement équitable du cas de ce militant islamiste, dans l'éventualité où il serait renvoyé vers Alger. En effet, la délégation représentant l'administration de Wellington, et dépêchée à partir de l'ambassade de la Nouvelle-Zélande à Paris, aurait eu connaissance de la version algérienne (celle du gouvernement, ndlr) au sujet du fissiste Ahmed Zaoui, réputé pour son rôle efficient dans la création et dans la direction du GIA. Les négociations étaient, semble-t-il, fructueuses, le gouvernement d'Alger, à travers son ministre des Affaires étrangères, ayant développé, conformément à son nouveau jeu politique, un langage conciliant afin de plaire à ses hôtes : une phraséologie tendant à dire que le pays est en train de panser ses blessures et que le Président Bouteflika, l'homme de la réconciliation nationale, déploie tous ses efforts pour que tous les enfants exilés retournent chez eux. Il faut mentionner que d'un autre côté, le déplacement des responsables néo-zélandais à Alger vise à chercher un autre sort au prisonnier Zaoui, vu l'impossibilité de lui trouver un pays d'accueil, surtout après les évènements du 11 septembre 2001. La visite s'inscrit aussi dans le but de débloquer la situation après le refus de la Cour suprême de Wellington d'accorder au fissiste de Médéa la liberté et l'acquittement. L'idéologue du parti dissous, qui a déjà coûté aux contribuables quelque 800 000 dollars néo-zélandais, est détenu actuellement au Central Remand Prison d'Auckland. Security Risk Certificate En août 2003, Ahmed Zaoui est passé devant un tribunal de l'immigration, qui lui avait accordé le statut de réfugié politique au sens de la Convention de Genève. Or, pour contester cette décision et pour contourner les procédures, les services gouvernementaux, plus précisément l'administration de la police secrète, avaient fait opposition à ce jugement en délivrant ce qu'on appelle le Security Risk Certificate (un certificat de sécurité), arguant que Zaoui constitue un danger pour la sécurité nationale. Mais cette façon de faire a fini par provoquer une vague de protestations par laquelle des militants des droits de l'homme et les associations de gauche ont accusé le gouvernement de « partialité » et d'« injustice » à l'égard du prisonnier. D'ailleurs, ce 5 août, quelque 200 personnes ont défilé, bougie à la main, devant la prison d'Auckland demandant soit la libération de Zaoui soit la tenue d'un procès équitable, mais pas d'extradition vers l'Algérie. L'émule de Abassi Madani, qui avait voulu abolir la musique dans son pays, avait même bénéficié d'un gala organisé, en son honneur, par la section Amnesty d'Auckland et ses associations de défense des libertés. Les participants ont eu droit à des photos montrant les bras de Zaoui sur lesquels on pouvait voir des brûlures au chalumeau datant de 1986, dont la signature est attribuée explicitement à la Sécurité militaire algérienne. Reste à rappeler que ce militant du FIS a été condamné à mort par contumace par un tribunal d'Alger. Le GIA, qu'il a dirigé à partir de l'étranger, est responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes innocentes. Zaoui réfute toujours toutes ces accusations. Il a déclaré, lors de sa comparution en août 2003, qu'il était un parlementaire légitime qui allait travailler pour la démocratie et les droits de l'homme. Le juge l'apostropha : et les femmes ?