L'information est d'autant plus déroutante que le monde a donné l'air de changer d'attitude vis-à-vis des terroristes islamistes depuis les attentats du 11 septembre. hier, en fin d'après-midi heure locale, selon des informations rapportées par le site Internet de la direction de l'ex-FIS, le tribunal de Nouvelle-Zélande a rendu son verdict en acceptant la demande d'asile politique d'Ahmed Zaoui. L'homme, qui a revendiqué par le passé de nombreux attentats sanglants commis en Algérie contre des populations civiles, est recherché par les autorités algériennes. Il a même été condamné par contumace par la justice algérienne à une très lourde peine. Zaoui était devenu, vers le milieu des années 1990, la tête pensante et la courroie de transmission des réseaux européens de soutien logistique au terrorisme en Algérie. Les armements et l'argent transitaient allègrement par le Vieux Continent en passant par cet homme, qui vivait à l'époque en Belgique et qui aurait bénéficié, selon de nombreuses sources concordantes, de l'aide des services secrets bruxellois. Le scandale, qui ne cessait de grandir, au point que cela faisait jaser dans les milieux proches des services et de la presse belges, a conduit à l'expulsion de cet hôte franchement encombrant. Commença, alors, pour lui une sorte de carrière de globe trotter, faisant littéralement le tour du monde avec un argent dont nous ne connaîtrons sans doute jamais l'origine, et ne trouvant jamais de terre d'asile, qui accepterait d'accorder l'hospitalité à un terroriste aussi notoirement connu. Les attentats du 11 septembre, suivis de ceux de Bali n'ont guère arrangé les choses puisque Ahmed Zaoui se trouvait depuis plus d'une année en prison en Nouvelle-Zélande en attendant que sa demande d'asile politique soit étudiée. Des sources n'excluent pas, en dépit de l'étroite surveillance dont il a constamment fait l'objet, que cet ancien dirigeant de l'ex-FIS se trouve en partie derrière les attentats de Bali qui avaient causé la mort de plus de 200 personnes, en majorité des touristes occidentaux. La nouvelle a provoqué une «explosion» de joie chez les animateurs du site Internet du parti dissous. Le site n'en admet pas moins, citant des services secrets occidentaux connaissant on ne peut mieux cette personne, que «Ahmed Zaoui est membre du GIA, mais aussi de l'organisation Al-Qaîda d'Oussama Ben Laden», qui se trouve derrière tous les grands et sanglants attentats qui ont secoué le monde durant ces quatre ou cinq dernières années. Ahmed Zaoui a été mis en détention sur ordre du ministère de l'Immigration néo-zélandais depuis son arrivée à Aukland, en décembre 2002. Les dirigeants du FIS disous, comme rapporté par nous dans ces mêmes colonnes, ont mis en branle des manoeuvres tous azimuts en faisant appel à des avocats, aux ONG et en tentant de prendre langue avec les plus hautes autorités de ce pays, cela dès le premier jour de la mise en détention de ce terroriste. La décision prise par les autorités néo-zélandaises a de quoi en inquiéter et étonner plus d'un, d'autant qu'un mandat d'arrêt international a été lancé contre cette personne et que des informations de plus en plus précises faisaient état de sa très prochaine extradition vers l'Algérie. Mis en confiance par ce dénouement, pour le moins déroutant, les animateurs du site Internet n'hésitent pas à monter à la charge en indiquant que «le dossier de cette affaire (Ahmed Zaoui, Ndlr) de plusieurs milliers de pages et incluant des témoignages de personnalités de premier ordre, sera rendu public par l'ex-FIS ces prochaines semaines. Il aborde des questions comme l'origine de la crise algérienne, la nature réelle du régime (...) et des vérités sur les ‘‘GIA''.»