L'Ukraine est devenue le premier pays européen qualifié pour le Mondial (hormis l'Allemagne) grâce à une carambole de résultats qui lui a été favorable dans le groupe 2. Rejoint sur le fil (89e) par la Géorgie (1-1), Andrei Shevchenko et les siens croyaient devoir patienter jusqu'à mercredi, mais le Danemark, par le biais d'une égalisation dans le temps additionnel face à la Turquie (2-2), leur a offert le billet pour l'Allemagne. Avec 24 points, les Ukrainiens ne peuvent plus être rejoints par les Turcs, 2e avec 17 points et deux matches à jouer, alors que les Grecs peuvent, au meilleur des cas, les rattraper (9 points de retard, trois matches), mais la confrontation particulière des deux équipes est favorable aux Ukrainiens (1-1, 0-1). La France, facile vainqueur des îles Féroé (3-0), et la Roumanie, auteur de la performance du jour face à la République tchèque (2-0) se sont replacées samedi dans la course. Les Bleus ont fait coup double avec un Zidane rayonnant. Non seulement, ils ont empoché trois points en remportant une victoire facile contre les îles Féroé, mais ils ont profité du nul entre la Suisse et Israël (1-1) pour se replacer à la tête d'un groupe des plus indécis (Suisse, Eire, France, 13 points ; Israël 12 points). A Bâle, la Suisse croyait avoir fait le plus dur en ouvrant la marque par le Rennais Alexander Frei, mais elle s'est fait surprendre sur un coup de pied arrêté et une superbe tête de Keisi. « L'effet Zidane » fonctionne à plein de l'aveu même de l'entraîneur israélien Avraham Grant : « Je pense qu'avec lui, la France va se qualifier pour la Coupe du monde. » Dans le groupe 1, la Roumanie, qu'on avait oubliée ces derniers mois, est revenue dans la lutte en terrassant la République tchèque (2-0) grâce à un doublé du revenant Adrian Mutu. Ce résultat fait diablement les affaires des Pays-Bas, premiers du groupe avec 25 points contre 22 à la Roumanie et 21 aux Tchèques. Les Bataves ont souffert en Arménie, dernière du groupe qui a résisté jusqu'à la 63e (van Nistelrooy, 1-0). Dans le groupe 6, l'Angleterre a assuré l'essentiel contre le pays de Galles (1-0) à Cardiff, marquant un seul but heureux de Joe Cole. Les Anglais ont souffert jusqu'à la dernière seconde. « Souffrir ne fait pas de mal en football. Cette victoire est énorme », a analysé le sélectionneur suédois de l'Angleterre, Sven Goran Eriksson, dont l'équipe reste deuxième du groupe à deux points de la Pologne, tombeur de l'Autriche (3-2). Les Anglais gardent deux atouts dans leur manche : il leur reste un match de plus à jouer que les Polonais (trois contre deux) et surtout ils s'étaient imposés 2-1 à Chorzow au début des qualifications. L'Italie, 14 points, reste aux commandes du groupe 5, mais voit revenir sur ses talons la Norvège, 12 points, qui est allée gagner en Slovénie (3-2). Surpris par un but de Miller (13), les Italiens ont arraché le nul face à de courageux écossais (1-1) grâce à un but à la 74e de Grosso. Dans le groupe 3, le Portugal a pris une option sur la qualification en écrasant le Luxembourg (6-0). Les Portugais ont désormais cinq points d'avance sur la Slovaquie (qui a battu l'Allemagne en amical 2-0) et la Russie, vainqueur 2-0 du Liechtenstein. Dans le groupe 8, la Croatie, pourtant menée 0-1, a bien négocié son déplacement en Islande (victoire 3-1) et reste leader du groupe avec un point d'avance sur la Suède qui a enterré les derniers espoirs bulgares (3-0). Dans le groupe 7, la Serbie-Monténégro a rempli son contrat en battant la Lituanie (2-0) pour reprendre la tête du groupe à l'Espagne, qui a péniblement battu le Canada en amical (2-1). Un certain Tunisie-Maroc La Tunisie et le Maroc se rencontreront au prochain tour pour un match décisif comptant pour la qualification au prochain mondial. Le ticket pour l'Allemagne se jouera à Tunis où les deux formations en présence se connaissent assez bien pour s'être rencontrées à plusieurs reprises dans différentes éliminatoires. La Tunisie a remporté son match, samedi, face au Kenya, à Nairobi même. Mais la véritable bonne surprise à Nairobi, c'était la naïveté des Kenyans totalement « baladés » par une formation tunisienne supérieure sur tous les plans et essentiellement sur le double plan tactique et du réalisme. Une supériorité tellement évidente que les Tunisiens pouvaient très bien se retrouver, au bout de la première mi-temps, avec trois ou quatre buts d'avance. Scénario fort inattendu quand on sait que les prévisions de la veille étaient surtout à un forcing initial de la part des locaux pour qui l'objectif est une troisième place qualitative pour la CAN 2006. Pour des raisons clairement différentes, les deux formations avaient opté pour des défenses en ligne, de surcroît avancées. On vous laisse de ce fait deviner le nombre de joueurs qu'on retrouvait à l'entrejeu dans une tentative kenyane d'attaquer avec le maximum de joueurs et des Tunisiens de défendre à leur tour avec un maximum de joueurs pour, par la suite, reconvertir le ballon avec sûreté et rapidité. A ce jeu, ce sont les Tunisiens qui n'allaient pas mettre longtemps à trouver l'ouverture grâce à une action exemplaire : service en profondeur, dans le dos des défenseurs, ballon à Guemamdia qui se joue du hors-jeu adverse, crochète vers l'intérieur et bat le gardien kenyan du plat du pied gauche. Naïveté kenyane, maturité et réalisme des Tunisiens qui allaient pour l'occasion imposer leur loi et leur tactique. Avec un petit but d'avance, l'affaire n'était pas encore dans le sac et il fallait se méfier d'un adversaire qui pouvait avoir une réaction d'amour propre. Réaction qui intervint au début de la première mi-temps et qui dura une bonne vingtaine de minutes. Mais, franchement, il n'y avait pas de quoi inquiéter une défense tunisienne parfaitement articulée autour de la paire Hagui-Saïdi et constamment épaulée par le reste de l'équipe. C'est donc le plus naturellement du monde que Jomaâ doubla le score à 6 minutes de la fin avant que l'arbitre ne siffle un hors-jeu imaginaire contre Mhadhebi lancé droit vers le but. En soirée, à Rabat, le Maroc ne gagnera que difficilement son match face au Botswana (1-0). L'unique but de la partie a été marqué en seconde mi-temps par Talal El Kerkouri, alors que le onze marocain a produit une piètre prestation avant le dernier match décisif contre la Tunisie prévu en soirée de Ramadhan, le 8 octobre prochain, au stade de Radès à Tunis. Les Etats-Unis en attendant le Mexique Les Etats-Unis se sont qualifiés pour le Mondial 2006 de football grâce à leur victoire sur le Mexique 2 à 0 lors de la 7e journée du tour final des qualifications de la zone Concacaf, samedi à Colombus (Ohio). La sélection américaine disputera sa cinquième phase finale de Coupe du monde d'affilée en Allemagne l'an prochain. Deux buts inscrits en 5 mn en seconde période par les milieux de terrain Steve Ralston (53) et Da Marcus Beasley (58), qui joue au PSV Eindhoven, ont donné la victoire aux Etats-Unis face au Mexique, qui l'avait emporté (2-1) au match aller à Mexico. L'équipe mexicaine devra patienter jusqu'à mercredi pour gagner son billet pour le Mondial en recevant Panama, bon dernier au classement sans aucune victoire.