Les marchands d'eau « potable » de la région de Biskra ont décidé dernièrement d'augmenter le prix de vente du précieux liquide qui passe ainsi de 1 à 1,50 DA le litre, au grand dam des consommateurs. En effet, rien n'explique ni ne justifie cette hausse d'autant que la marchandise, disent la plupart des consommateurs, laisse vraiment à désirer, et ce, sur plusieurs aspects. Certains clients vont même jusqu'à douter de la potabilité de l'eau qu'on leur vend hors de prix. En effet, la provenance de l'eau des 50 camions-citernes qui sillonnent le chef-lieu de la wilaya est plus qu'incertaine : beaucoup disent qu'au lieu d'aller remplir leurs citernes à Bir Ennaâm ou à Droh, comme ils le prétendent, des camionneurs peu scrupuleux vont la pomper dans les puits des exploitations agricoles sises à la périphérie de la ville.En ce qui concerne le contrôle de la potabilité de cette eau, le service d'hygiène de la commune de Biskra se contente en tout et pour tout de faire subir un test unique pour s'assurer de la présence d'eau de Javel dans le contenu des 3 citernes en tôle de fer rouillées à l'intérieur, quoique peintes en blanc à l'extérieur de ces camions. Or, les conditions dans lesquelles se fait ce contrôle démontre que la santé du consommateur est le cadet des soucis des préposés à ce travail.Bien avant le lever du soleil, les camionneurs font la chaîne au boulevard Menani devant le guichet du service d'hygiène auquel ils présentent à tour de rôle une tasse contenant un échantillon de l'eau à analyser. Au lieu d'aller contrôler le contenu de chaque citerne, le fonctionnaire de la commune se contente de l'échantillon qu'on lui présente et délivre un papier qui ne prouve rien, disent les sceptiques, mais qui permet aux marchands de distribuer en toute impunité l'eau douteuse à l'intérieur de l'agglomération sans être inquiétés.