L'assainissement, qui a permis à ce jour de limoger 60 magistrats, reconnus coupables de faits répréhensibles, n'est pas une action limitée dans le temps, mais une œuvre de longue haleine soutenue jusqu'à l'éradication des éléments nuisibles. » Cette déclaration a été faite, hier, par Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, à l'occasion de l'installation du président et du procureur général près la cour de Mascara. Le ministère de la Justice a, par la même occasion, soutenu que son département ministériel « mène une guerre contre une minorité qui porte préjudice à son image et à son intégrité ». Selon l'agence Algérie Presse Service (APS), le ministre de la Justice a insisté sur le fait que « le magistrat ne doit céder à aucune pression d'où qu'elle vienne et qu'il ne doit se soumettre qu'à la loi et à sa conscience ». Et pour mieux argumenter cette sentence, M. Belaïz a tenu à rappeler que « la magistrature a souffert, à l'instar des autres institutions de l'Etat et autres couches de la société, des affres du terrorisme ». Une manière de dire qu'il n'y a pas de raison pour que les magistrats, dont 75% d'entre eux ont été touchés par le terrorisme, cèdent aux tentations. Cette sortie de M. Belaïz se veut comme une réaffirmation de la volonté affichée par les pouvoirs publics dans leurs efforts de lutter contre la corruption et autres méfaits qui gangrènent notamment le secteur de la justice. A Batna, il y a quelques mois, M. Belaïz avait affirmé que le temps de l'impunité était révolu. C'est, d'ailleurs, dans ce cadre qu'en avril dernier une quarantaine de magistrats avaient été suspendus de leurs postes après une enquête de l'inspection générale. Les griefs retenus contre ces magistrats étaient divers. Corruption, abus d'autorité, manquement aux obligations de réserve et mauvaise fréquentation. D'ailleurs, l'installation du Conseil supérieur de la magistrature, il y a une quinzaine de jours, aura, entre autres missions, d'assainir le corps des magistrats. Les efforts de l'Algérie de remédier aux carences relevées dans le secteur de la justice sont soutenus par des pays comme les Etats-Unis et la France. Car, selon les déclarations de différents responsables de ces deux pays, il ne peut y avoir de démocratie et de respect des libertés sans une justice saine et impartiale. C'est-à-dire délivrée du diktat des politiques.