Le Conseil supérieur de la magistrature se réunira aujourd'hui jusqu'au 25 de ce mois en session disciplinaire, afin de statuer sur les dossiers disciplinaires concernant des magistrats, auxquels il est reproché des fautes professionnelles. Cette importante rencontre traduit la volonté réelle de l'Etat à assainir le secteur, à travers entre autres, l'application des dispositions de la loi organique fixant la composition, le fonctionnement et les attributions du Conseil supérieur de la magistrature. Pour rappel, 60 magistrats, reconnus coupables de faits répréhensibles, ont été limogés, en septembre dernier. Cette mesure, comme l'avait déjà annoncé, M.Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, garde des Sceaux, n'est pas une action limitée dans le temps, mais une oeuvre de longue haleine «jusqu'à l'éradication des éléments nuisibles». Un véritable «toilettage» du secteur est en train de se faire afin de le «débarrasser» d'une minorité, à en croire les déclarations du ministre, qui, à travers ces actions de corruption et de malversation n'a fait que déformer l'image de la justice algérienne. Sévissant davantage, le premier responsable du secteur qualifie cette sentence «de guerre» contre une minorité qui porte préjudice au secteur et à son intégrité. Il est vrai que la justice est soumise à des pressions qui font que certains magistrats cèdent à la tentation au détriment de la loi et de leur conscience. Lors de l'ouverture de l'année judiciaire 2004-2005, le président de la République a de son côté, mis en garde les magistrats contre toutes dérives. Il a indiqué dans ce sens que les responsables du secteur doivent opérer des changements profonds du fonctionnement et de la performance de la justice tels que voulus par les réformes. Le président de la République avait, à cet effet, exhorté l'administration judiciaire, en relation avec les autres institutions concernées, à prendre les dispositions voulues et mettre en place les mécanismes propres pour assurer l'exécution efficace des décisions de justice. Il faut dire dans ce contexte que des lenteurs sont enregistrées dans le traitement des affaires et des retards accusés dans l'application des réformes. Le premier magistrat du pays a fait ainsi de ce secteur son cheval de bataille, en estimant que les dépassements enregistrés dans ce milieu constituent une menace et nuisent à la relation de confiance qui existe entre le citoyen et l'Etat. L'application de l'accord d'association avec l'UE et la prochaine adhésion de l'Algérie à l'OMC exigent l'assainissement réel de tous les secteurs, notamment de la justice. Une adaptation de notre appareil judiciaire aux normes internationales s'impose et une vingtaine de textes législatifs ont été déjà introduits dans le dispositif législatif national. On envisage, par ailleurs, d'augmenter de 50% l'effectif de l'institution judiciaire d'ici à l'horizon 2009 afin de veiller à l'application stricte et rigoureuse des lois de la République.