La rentrée scolaire s'annonce avec beaucoup de doutes à Tizi Ouzou. Des centaines d'élèves des cycles moyen et secondaire ont été éjectés du système éducatif. A quelques jours de la rentrée scolaire, la direction de l'éducation est prise d'assaut par les parents. Seul M. Boukhenouche, directeur de l'éducation, reçoit le nombreux public. Beaucoup de gens s'impatientent dans le petit salon d'accueil et les couloirs de la direction. Mardi dernier, journée de réception, la tension montait allégrement au fil des minutes qui semblaient interminables pour le public. La concentration des pouvoirs de décision pour le directeur complique la situation. Un enseignant du moyen s'écrie : « Il n'y a pas de chefs de service en mesure de prendre en charge nos problèmes. Le directeur de l'éducation ne peut pas répondre à toutes nos doléances, alors qu'il affecte des fonctionnaires pour le seconder. Nous vivons le calvaire. » Depuis de nombreuses années, la direction de l'éducation qui emploie près de 23 000 salariés n'a pas pourvu le poste de secrétaire général. Aussi, toutes les doléances des travailleurs du secteur, des parents et des élèves atterrissent sur le bureau de M. Boukhenouche. Celui-ci, que nous avions sollicité pour faire le traditionnel point sur la rentrée scolaire 2005/2006, nous transmet une réponse sèche par le biais de l'agent d'accueil. « Revenez un autre jour ! », nous a-t-on répliqué. On ne nous a indiqué ni l'heure ni la journée, malgré notre insistance. Dans le secteur de l'éducation à Tizi Ouzou, les problèmes se sont multipliés avec l'avalanche des exclusions qui s'est abattue sur des centaines d'élèves. Le désarroi des parents est indescriptible. « Ma fille a presque la moyenne. Donc, elle est passable. Malgré cela, elle mise dehors », se lamente une mère d'une élève exclue en 1re AS. Dans les quelques établissements scolaires de la ville que nous avons visités mardi matin, nous avons rencontré de nombreux élèves agglutinés devant le portail des CEM et des lycées. Plusieurs d'entre eux viennent dans l'espoir d'avoir une place dans les classes. Images saisissantes d'une rentrée scolaire, dont d'autres aspects demeureront inconnus pour le moment. Nous n'avons pu obtenir les chiffres de la rentrée. Les problèmes s'amoncellent au sein de la direction, et la communication est reléguée au dernier plan. Du côté des syndicats, on ne semble pas réagir aussi. Saïd Imarazène, membre du conseil de wilaya du Cnapest, a affirmé : « Pour le moment, c'est le statu quo. Mais, la protestation syndicale reprendra dès le mois d'octobre. »