C'est désormais devenu une tendance lourde à Tizi Ouzou : il y aura moins d'élèves dans les classes la prochaine rentrée scolaire. De 202 497 élèves actuellement, ils ne seront que 195 693 à fréquenter les bancs de l'école dans les trois paliers, primaire, moyen et secondaire, lors de la rentrée scolaire 2009/10. Ces chiffres ont été communiqués par le directeur de l'éducation, dimanche, lors d'une session ordinaire de l'APW consacrée à cette thématique. Si les infrastructures éducatives sont en progression, puisque le nombre d'écoles primaires sera porté de 693 à 696 l'année prochaine, les élèves seront de moins en moins nombreux dans les écoles. Idem pour les collèges dont le nombre sera de 170 contre 166 actuellement avec une population scolaire en nette régression. Par contre, un seul lycée sera réceptionné en septembre, ce qui donnera un tableau de bord de 56 établissements secondaires dans toute la wilaya pour une population scolaire en progression uniquement dans le cycle secondaire. Cette progression en infrastructures évolue de manière inversement proportionnelle au nombre d'élèves scolarisés. Dans le cycle primaire, les effectifs seront amoindris de quelque 4 473 élèves. En effet, de 79 326 élèves répartis sur 3 901 divisions pédagogiques pour l'année en cours, le nombre d'écoliers en septembre prochain sera de 74 853 potaches lesquels seront répartis sur 3 883 divisions pédagogiques. Subséquemment à cela, la moyenne d'élèves dans une classe dégringolera, elle, de 19,9 à 19. Cette différence de 0,9 des effectifs scolaires représente 18 divisions pédagogiques de moins. Elles passeront tout bonnement à la trappe. La même tendance est affichée dans l'enseignement moyen. Les collèges attendent un effectif de 81 489 collégiens contre 88 674 actuellement. Autrement dit, il y aura une centaine de classes de moins, soit un effectif de 7 185 élèves. En revanche, dans les lycées, c'est l'effet inverse qui se produit. Si actuellement, les lycéens sont quelque 34 497, pas moins de 4 854 élèves rejoindront le cycle secondaire après les examens de fin d'année. Mais globalement, les effectifs des trois cycles éducatifs connaîtront d'importantes coupes, puisqu'il y aura quelque 6 804 élèves de moins l'année prochaine. Cette régression de la population scolaire est devenue une tendance lourde à Tizi Ouzou depuis quelques années. Ce qui a entraîné la fermeture de plusieurs écoles primaires notamment. Un certain nombre de facteurs objectifs sont à l'origine de cet état de fait. Outre, l'espacement des naissances, le retard dans l'âge du mariage, la crise du logement, l'exode rural et la nouvelle émigration, la mauvaise planification des pouvoirs publics y est également pour quelque chose dans ce repli de la population scolaire. C'est pourquoi la moyenne d'élèves par division pédagogique est extrêmement élevée dans les grands centres urbains comme Tizi Ouzou, Azazga, Draâ Ben Khedda, mais dans certains villages reculés, il y a des classes clairsemées avec parfois quatre élèves seulement. S'il va de soi que les grandes villes ont tendance à se ruraliser de nos jours, le bon sens paysan recommande de ne pas planifier des projets de nouveaux établissements scolaires dans des zones qui risquent de se dépeupler demain. Si cette tendance baissière continue, les répercussions seront, à coup sûr, ressenties sur le plan socioéconomique. L'université de Tizi Ouzou aura moins de monde et par, ricochet, c'est le monde du travail qui sera handicapé de l'expertise des futurs diplômés qui seront sans doute moins nombreux. Et l'actuel désinvestissement de cette partie de la Kabylie ne fera que compliquer les choses à l'avenir. Yahia Arkat