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Littérature algérienne
Un imaginaire en mouvement
Publié dans El Watan le 08 - 09 - 2005

Une grande initiative à saluer avec force et encouragement. L'une des rares à privilégier la qualité littéraire aux débats linguistiques formels et sans fondement.
Rachid Mokhtari se place tout d'abord dans la littérature et dans son monde fictionnel très important pour toute évolution et toute analyse littéraire positive. Faisant ainsi barrage aux faux débats politiques qui sont plus des fixations que de véritables problématiques. Rachid n'est pas à sa première tentative, il a déjà évoqué quelques problèmes dans son livre La Graphie de l'horreur, sorti il y a quelques années. Certains noms reviennent de nouveau tels que Tahar Djaout, mais avec plus d'efficacité et de profondeur, et plus d'éléments nouveaux qui sont analysés dans ce nouveau travail de réflexion. Dans son travail, Rachid fait appel à l'histoire qui n'est plus une échappatoire, mais un élément fondamental dans la réflexion qui s'ancre dans le présent en essayant de faire un grand effort afin de comprendre des phénomènes littéraires qui s'imposent par la qualité de leur travail littéraire et la singularité de leurs parcours. Des romanciers tels Yasmina Khadra, Habib Ayoub, Sayeh Habib, Benfodhil, Khier Chouar et Yasmina Salah sont vraiment à méditer longtemps vu la qualité de leurs œuvres. Ce n'est pas une anthologie dans le sens classique, mais plus une analyse qui repose sur des exemples vivants. Lire le travail de Rachid, c'est toujours un plaisir littéraire et artistique à partager. Il est d'une grande importance qui ne dément jamais. Ce n'est pas la première fois que Rachid essaie de fixer la mémoire littéraire de notre pays, il a toujours manifesté, dans ses articles, un grand intérêt à la littérature algérienne des deux langues, contre cette vieille machine abjecte qui s'appelle l'oubli. Ce livre est une voix qui s'élève contre cette manière de voire l'imaginaire qui est la vie elle-même en filigrane, qui se fait dans le silence et les différentes fragilités. Il n'est pas important de citer tous les noms qui figurent dans ce travail, mais plutôt des générations pour mettre en relief cette capacité incessante de reproduction positive. Les pères fondateurs sont toujours là pour nous rappeler l'importance de ce legs, de Dib à Mammeri, Assia Djebar, Boudjedra, Tahar Djaout, Benfodhil, Khiar Chouar... qui redonnent constamment vie à cette littérature basée sur la contradiction linguistique elle-même, entre une langue du colonisateur et une langue considérée comme butin de guerre, avant que celle-ci ne s'installe pour devenir une langue avec un statut social et littéraire privilégié. C'est tout un parcours semé d'embûches d'une ou de plusieurs générations qui n'ont jamais baissé les bras. Deux choses sont très visibles dans ce travail : Rachid reprend à son compte le problème de la langue. Il n' y a pas d'autres critères dans la littérature algérienne que celui de la qualité. C'est elle et elle seule qui prime. Même si la dominante dans ce travail reste francophone. Ce genre de travail lève, même partiellement, le voile qui couvre la littérature algérienne de langue arabe et permet de diminuer les a priori qui ne font qu'envenimer le cadre culturel national qui a besoin - dans un sens plutôt littéraire que politique - de tous les efforts pour plus de cohésion et de mise en valeur de cette littérature qui a besoin d'une reconnaissance véritable. La dernière distinction de Assia Djebar qui se voit propulsée dans le rang des immortels de l'Académie française (qui vient s'ajouter aux grands prix des lettres reçus par Kateb Yacine en 1988 et à celui de la francophonie attribué à Mohammed Dib). Tout cela n'est en finalité qu'une reconnaissance du travail de toute une génération, mené depuis la Deuxième Guerre mondiale, qui a accumulé beaucoup d'efforts avant d'arriver à cette finalité de l'Académie française. Une première génération qui a su faire de la langue française non seulement un butin de guerre, mais aussi un outil de travail, une langue de bonheur et de vie et un appui pour un imaginaire vivant qui se renouvelle constamment. Il est très difficile de classer ce travail de Rachid Mokhtari dans le sens académique. D'ailleurs, ce n'est pas le propos de l'écrivain, dont la force de la plume et le courage font de ce travail un effort pour préserver une mémoire menacée constamment de disparition et un imaginaire de qualité qui s'effrite sous le poids de l'oubli. C'est une plongée dans un passé revisité et un présent qui s'installe dans les grands fracas et les fragilités les plus déchirantes. Aucun des exemples cités par Rachid ne sort de cette variante. Certes, les exemples sont atypiques mais regroupés, ils forment des phénomènes qui font de l'effort littéraire algérien un plus dans le sens de l'universalité, même si notre société ne prête pas toujours un intérêt spécifique à cet effort qui reste isolé et sans voix véritable. Pis, une société qui l'efface et qui le rend caduque sur le plan social, puisqu'il n'a aucun prolongement dans l'activité scolaire qui est la base, qui fixe les mémoires faisant le socle d'une nation. Peut-être serait-il trop demandé si l'on déplore l'absence de plusieurs noms en langue arabe qui se sont imposés et distingués durant les dernières années, dont l'expérience romanesque a dépassé la cadre algérien ; Ahlam Mosteghanemi avec sa trilogie : Mémoire de la chair, Le désordre des sens et L'Homme d'une nuit. Et la merveilleuse Fadhila El Farouk qui a fasciné beaucoup de critiques de renom tels que Djaber Asfour, qui voient en elle la nouvelle voie porteuse de grands rêves, avec une écriture très féminine et très charmante. Mais peut-être cela est une autre paire de manches et ce sera un travail à part entière de Rachid Mokhtari. Faisons-lui confiance, il abordera, comme à son accoutumée, les oublis des précédents livres dans les prochaines œuvres.

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