Y aura-t-il une rencontre, dans les prochains jours, entre les trois partis de l'Alliance présidentielle ? Voilà une question à laquelle les concernés n'ont donné aucun élément de réponse. Le RND, le FLN et le MSP entretiennent le doute sur ce sommet « décisif » pour l'avenir de cette structure tissée autour du Président Bouteflika et son programme. Le silence des porte-parole de ces partis sur les commentaires parus, ces derniers jours, dans la presse nationale, qui présageaient une fin triste et rapide de cette troïka naissante, laisse libre cours aux spéculations. Mais ce qui augure d'une « véritable crise » en son sein, c'est le fait qu'on ne parle pas encore, du moins de manière officielle, de la tenue d'une réunion entre les trois chefs de parti qui devrait, normalement, avoir lieu avant fin août. Le pacte de l'Alliance prévoit que les chefs des trois partis doivent se rencontrer une fois par trimestre pour dynamiser l'Alliance. La dernière rencontre remonte au mois de mai dernier. Les trois dirigeants sont convenus d'un règlement intérieur qui régira la structure. L'échéance est arrivée. Dans ce cas, un sommet tripartite, qui réunira Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et Bouguerra Soltani, s'impose dans la semaine prochaine. Mais, jusque-là, rien n'a filtré sur cette rencontre qui revêt un cachet particulier du fait des dernières sorties critiques de Bouguerra Soltani envers ses alliés. Contacté, Miloud Chorfi, porte-parole du RND, dit « ne pas être au courant de cette rencontre » et ignore carrément « le principe » de sa tenue. « Franchement, personne ne m'a parlé de ça. Pour notre parti, rien n'est prévu, dans le cadre de l'Alliance, la semaine prochaine. Et s'il y a quelque chose, nous allons informer la presse bien avant », a-t-il souligné, sans vouloir donner plus de détails. Du côté du FLN, le porte-parole de la coordination nationale du parti, Abdelhamid Si Affif, abonde dans le même sens. « Je ne sais pas s'il y aura une rencontre ou non », répond-t-il. Le MSP, quant à lui, confirme le principe de la tenue d'une réunion dans les jours à venir, sans pour autant préciser la date. « Une rencontre devra avoir lieu prochainement. C'est tout ce que je sais pour le moment », souligne Ahmed Dane, membre du bureau politique du parti. Il précise que l'ordre du jour, arrêté lors de la dernière réunion, tourne autour de l'actualité politique, la rentrée sociale, la loi de finances de 2005, mais aussi sur le fonctionnement et l'organisation interne de l'Alliance. Ce dernier volet sera pris en charge, selon lui, par une commission tripartite qui verra le jour à l'occasion de la prochaine rencontre. Mais pourquoi n'a-t-on pas voulu s'exprimer clairement sur ce point ? Certains observateurs estiment qu'il s'agit là d'un « report tacite » qui repose sur deux éventualités. Primo, les trois formations ne semblent pas s'entendre sur certains points. Entre autres la question de l'élargissement de l'Alliance à d'autres partis. Secundo, la crise du FLN empêcherait Belkhadem de participer à ce sommet. On préfère donc attendre l'apaisement au sein de ce parti. Cependant, un différend entre les trois alliés n'est pas à écarter, d'autant plus que Bouguerra Soltani n'a pas lésiné sur les mots pour descendre en flammes Ahmed Ouyahia, en disant que le MSP « refuse la mainmise sur l'alliance » et il n'est pas question, pour lui, de continuer à composer avec ces deux partis de cette manière. En jugeant que sa formation est lésée, M. Soltani a annoncé déjà la couleur de la prochaine rencontre.