Un Premier ministre secrétaire général du RND, occupé qu'il est à peaufiner un programme quinquennal, un secrétaire général du FLN, silencieux depuis le 9 avril dernier, jour du scrutin présidentiel, et un président du MSP, beaucoup plus préoccupé à colmater les brèches apparues dans son parti, et voilà que la rencontre au sommet de l'Alliance présidentielle est renvoyée aux calendes grecques....Selon le porte-parole du FLN, Saïd Bouhadja, le parti qui préside cette alliance, celui-ci avançait la semaine dernière sur ces mêmes colonnes que cette rencontre au sommet allait se tenir prochainement sans donner plus de précisions. Hier, une source interne au parti a indiqué que «la date du sommet de l'Alliance sera connue aujourd'hui au terme d'une réunion de l'Instance exécutive». M.Abada, un membre de l'Exécutif du parti, pense que le report de cette rencontre «est dû aux derniers événements qu'à connus la scène politique» en référence à la dernière élection présidentielle. Or et à entendre le porte-parole du MSP, Djemâa a affirmé hier qu'il «ne possède aucune information à ce sujet permettant d'avancer une date précise. Aucun contact n'a été établi depuis». Il a ajouté ensuite que la direction nationale du MSP tiendra dimanche prochain une réunion durant laquelle «elle soulèvera cette question». Même son de cloche chez l'autre partenaire de l'Alliance, le RND. Son chargé de communication, Miloud Chorfi, avoue ne «posséder aucune information» avant de nous «renvoyer» au parti du FLN pour «d'amples explications». «Mais, révèle-t-il, les trois chefs de partis se rencontrent régulièrement et entretiennent des contacts permanents». Le responsable du RND estime quant à lui que «ce retard est dû» au fait que le Premier ministre «prépare son plan d'action gouvernemental». Après un long silence qui a plus que duré, l'Alliance présidentielle va, enfin, sortir de sa léthargie et retrouver les feux de la rampe en organisant un sommet extraordinaire destiné à mener campagne pour le programme du Président Bouteflika. La dernière sortie médiatique, fort remarquée d'ailleurs, des trois chefs de l'Alliance présidentielle a laissé les observateurs plus que pantois. La première est à mettre à l'actif du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a émis l'hypothèse fort probable d'un «effondrement de l'Alliance présidentielle». Qu'en pense-t-il aujourd'hui? Après la terrible déconvenue subie lors de la campagne présidentielle où le FLN a laissé le champ libre à son rival n°1 le RND qui a presque piloté toute l'organisation, Abdelaziz Belkhadem doit encore faire face à de terribles pressions de sa base qui ne lui pardonne pas ce «retrait» assimilé par certains cadres à une «déculottée». Puis vint celle de Bouguerra Soltani qui ne cache plus son désir de prendre ses distances avec l'Alliance. Le président du MSP, -poussé à l'intérieur du parti par ceux qui veulent plus de liberté de ton- veut désormais s'affranchir de cette coalition dont il se sent entièrement ligoté. Sa démission du gouvernement est un signe fort révélateur de son désir de se donner plus d'air à l'avenir. Quant au patron du RND, Ahmed Ouyahia, il sort comme étant le grand gagnant de cette Alliance qui l'a beaucoup plus servi que desservi. Le RND a toujours répondu aux autres membres qu' «aucune personne, ni aucun parti n'a le droit de parler d'un projet qui relève des compétences exclusives du président de la République». Depuis cette énième passe d'armes entre les trois chefs de file de l'Alliance, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et aujourd'hui on s'achemine vers un sommet qui se tiendra dans des circonstances pour le moins difficiles pour le FLN et le MSP. Une réunion informelle devrait regrouper les trois chefs de la coalition dans les jours à venir. Celle-ci sera mise à profit pour arrêter définitivement la date du sommet de l'Alliance. Une autre source a avancé la même information: «Les trois chefs se rencontreront à la fin de la semaine en cours pour arrêter la date du sommet de l'Alliance.» Le règlement intérieur stipule bien la tenue d'un sommet trimestriel, le parti du RND a eu à gérer la présidence de l'Alliance durant longtemps. Le MSP, qui prendra le relais (à l'issue du prochain sommet), commence discrètement à se préparer à cette rencontre.