Cette nouvelle rencontre s'annonce décisive pour l'avenir de cette coalition. Une coalition qui n'a jamais connu, depuis sa création en 2004, autant de dissensions que durant la période où la présidence de l'alliance a été assurée par le parti du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, le RND. En effet, les dernières critiques adressées au gouvernement par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, et le président du MSP, Bouguerra Soltani, donne l'image d'une alliance qui commence à se fissurer. Les leaders des trois partis, même en rappelant à maintes reprises le principe de l'autonomie de chaque formation, reconnaissent officiellement l'existence de divergences. La question de l'augmentation des salaires, la chefferie du gouvernement et les élections en Kabylie ont dévoilé au grand jour l'absence de synergie entre ces parties. « Il y a eu des divergences, mais cela n'a pas influé sur la cohésion de l'alliance. Cette dernière se porte bien », nous a déclaré, hier, Miloud Chorfi, chargé de la communication au RND. Notre interlocuteur trouve « normales » les critiques adressées à l'Exécutif par les patrons du FLN et du MSP, d'autant que chaque parti jouit de sa souveraineté et son autonomie. Miloud Chorfi anticipe, par ailleurs, l'évaluation du mandat du RND à la tête de l'alliance. Un mandat, a-t-il estimé, très positif. « Je pense que le mandat du RND est très positif, compte tenu des tâches accomplies : c'est durant ce mandat que nous avons réussi à organiser les élections partielles en Kabylie. Des élections qui se sont déroulées sans incidents. L'alliance a également bien géré la période d'hospitalisation du président de la République, jusqu'à son retour au pays. En outre, nous avons tenu au Parlement trois réunions de coordination », a-t-il souligné. Si la rencontre d'aujourd'hui doit être une réunion bilan, elle doit également, selon Miloud Chorfi, activer les structures de l'alliance pour plus de coordination entre les trois partis. Cependant, l'approche de certaines échéances, telles les sénatoriales et les élections locales et législatives de 2007, accentue la concurrence entre, notamment, le FLN et le RND. En visite le week-end à Tizi Ouzou, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a appelé ses militants à se préparer aux nouvelles échéances, en premier lieu les sénatoriales devant avoir lieu jeudi prochain. Le RND, majoritaire au Sénat, ne veut pas céder cette Assemblée à son rival de toujours, le FLN. Reconnaissant la difficulté de la situation, Miloud Chorfi a affirmé que son parti s'est préparé sérieusement à remporter la majorité des sièges.