Le Mouvement démocratique et social (MDS) rejette catégoriquement le contenu du projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale ainsi que les formes dans lesquelles le pouvoir veut l'imposer au peuple. Il appelle, à cet effet, les citoyens à boycotter ce projet qui, de son avis, « perpétue la menace contre la paix et la stabilité ». Dans ce même contexte et afin de sensibiliser la population sur cette question, les responsables du mouvement comptent mener une vaste campagne sur le terrain et s'engagent résolument dans la lutte en menant des actions multiformes à travers le territoire national qui consistent en une campagne d'affichage, de distribution de papillons, de rencontres-débats et meetings et des hommages aux victimes du terrorisme sur les lieux des attentats. Cette décision a été prise, la semaine passée, lors de la réunion du conseil national. Ce dernier a également décidé de ne pas prendre part aux élections partielles alors que l'éventuelle participation à cette échéance était en débat dans les rangs du MDS depuis une année. Hier, au cours d'une conférence de presse animée au siège du MDS par Hocine Ali, secrétaire général par intérim, l'orateur a expliqué que la décision du Pouvoir de prendre à contre-pied toute la classe politique et la société en programmant le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation avant les partielles dévoile ses cartes et révèle ses intentions d'infléchir les prochaines échéances électorales par un nouveau rapport de force créé à la faveur du plébiscite recherché à travers ce référendum. Le conférencier est convaincu que l'annonce par le Pouvoir, à cette même période, de l'organisation du référendum a pour objectif de cadrer les futures élections partielles et c'est en somme pour cette raison que le mouvement a adopté une position de double rejet à la fois du référendum et des partielles. S'attardant sur le projet de charte, outré, Hocine Ali juge : « La démarche présidentielle est frappée d'ambiguïtés parmi lesquelles on peut relever ‘'la charte est une étape'', sans qu'on sache quelle sera la prochaine étape, ou alors ‘'la charte ou le retour à 1991'', cela sous-entend tout simplement : moi ou le chaos. Quelle signification peut-on donner à de tels propos qui résonnent comme une menace ? D'autant que ces propos sont ressassés à maintes reprises par Bouguerra Soltani et ses pairs », a précisé Hocine Ali. Le premier responsable du MDS rappellera que toutes les initiatives précédentes, à savoir la conférence de l'entente nationale, loi de la rahma, le référendum sur la concorde civile, la grâce amnistiante, se sont soldées par un échec et ce parce qu'elles recherchaient toutes un compromis entre le Pouvoir et l'islamisme. Le représentant du MDS s'est dit satisfait de constater que la position du rejet du projet de charte émane du camp démocratique et lance à cette occasion un appel aux citoyens, aux patriotes et démocrates, aux victimes du terrorisme de ne pas céder, de poursuivre le combat, de prendre des initiatives et de mobiliser la société autour d'eux pour barrer la route à cette nouvelle forfaiture qui vise à pérenniser le système contre les intérêts de la société et du pays et pour ouvrir la voie à une alternative démocratique moderne.