Le mouvement des archs dialoguiste tiendra, aujourd'hui à Beni Ourtilane (Sétif), un conclave interwilayas pour faire la synthèse du processus du dialogue et décider des positions à prendre par rapport aux nouvelles échéances, en particulier la charte pour la paix et la réconciliation. Cela au moment où le dialogue avec le chef du gouvernement semble coincé. Les deux « partenaires » n'ont pas trouvé la solution idoine pour l'application des points sensibles de la plateforme d'El Kseur. L'officialisation du tamazigh et l'allocation chômage posent problèmes. Au bout de deux rounds de pourparlers autour de ces points, les deux parties n'arrivaient pas à avancer et clôturer les négociations qui traînent toujours en longueur. Encore une fois, les archs dialoguistes ont eu droit à des engagements de la part du chef de l'exécutif, Ahmed Ouyahia, pour la satisfaction de ces deux points, sans donner de précisions sur les modalités de leur mise en œuvre. C'est ce que nous a confirmé, hier, un membre de la mission des dialoguistes, à l'issue de la rencontre avec Ahmed Ouyahia. Rencontre qui s'est tenue, avant-hier, au palais du gouvernement. « Le principe de l'officialisation de la langue amazighe sans référendum et la satisfaction du point relatif à l'allocation chômage est acquis. Il nous reste à s'entendre sur la méthode d'application de ces deux points », a attesté, hier, Djaâfer Abdeddou, membre de la délégation des dialoguistes. Evacué depuis le début des négociations, afin d'éviter un autre échec après celui de 2004, l'officialisation du tamazight sans référendum risque encore une fois de capoter le dialogue. En tous cas, le chef du gouvernement a promis aux interlocuteurs de soumettre des propositions à ce sujet, dès la prochaine rencontre. A cet effet, un nouveau round du dialogue est prévu pour la semaine prochaine. « Nous attendons ses propositions, mais nous n'accepterons pas l'idée du référendum », a ajouté notre interlocuteur. De leur côté, la mouvance des archs antidialoguistes tiendra son conclave interwilayas aux Ouadias (Tizi Ouzou). A l'ordre du jour de cette rencontre, ouverte aux associations et aux partis politiques, le débat autour de la charte pour la paix et la réconciliation. Selon, Zahir Ben Khellat, délégué de Béjaïa et Rabah Boucetta, délégué de Boumerdès, le mouvement des antidialoguistes rejette la charte de Bouteflika globalement et dans le détail. Les archs opposés au dialogue, affirment-ils, organiseront un meeting, le 19 septembre à Akbou (Béjaïa) pour expliciter aux citoyens le pourquoi de ce rejet. « Nous allons rééditer le 30 mai 2002 », a précisé Rabah Boucetta. Pour sa part, Zahir Ben Khellat est revenu sur la mise en œuvre de la plate forme d'El Kseur. Selon lui, il y a absence totale de volonté chez le pouvoir de résoudre la crise en Kabylie. « Il y a une mauvaise foi de régler le problème en Kabylie », a-t-il lancé, traitant l'action des dialoguistes de « course pour la trahison ».