Le 11 avril dernier, nous avons fait part de la découverte à Tipaza d'un autre scandale après celui de Koléa. Si le dossier de ce dernier a été pris en charge avec une célérité et une rigueur exemplaires par les autorités judiciaires d'Alger, pour être traité dans les temps ; celui dont nous avons parlé le 11 avril 2005 et qui fait état d'atteintes au domaine public maritime semble, en revanche, avoir bénéficié de beaucoup de clémence pour qu'il soit renvoyé, d'une manière intrigante, aux calendes grecques. D'abord, les éléments des services de sécurité avaient achevé leur enquête administrative. Suite à une information faisant état de travaux sur un terrain d'une superficie de 10 000 m2, qui se situe en lisière du complexe touristique Matarès dans le territoire de la commune de Tipaza, les éléments de la brigade économique et financière des services de sécurité avaient mené leurs investigations et entendu les principales personnes impliquées dans cette scabreuse affaire. Les procès-verbaux ont été établis et signés par les services de sécurité de Tipaza depuis plusieurs semaines. Compte tenu de la gravité des faits, l'autorité de la wilaya de Tipaza avait aussitôt déposé une plainte auprès de l'institution judiciaire. Cette entreprise chanceuse a miraculeusement connu « un boom » économique en un laps de temps record, et elle a même bénéficié d'un droit de jouissance sur un autre terrain de 23 000 m2, pour qu'elle puisse « entreposer » ses équipements. Il est vrai aussi que cette « jeune » entreprise a, comme par enchantement, bénéficié également de la priorité et de l'exclusivité dans tous les chantiers qui relèvent de la direction des travaux hydrauliques (DTH) de la wilaya de Tipaza durant les récents derniers exercices. L'enveloppe financière globale, allouée par l'Etat, est évaluée à plusieurs dizaines de millions de dinars. Il suffit de se référer aux documents officiels qui constituent aujourd'hui les archives. Grâce à des techniques de haute voltige, la DTH de la wilaya de Tipaza arrive toujours à porter son choix sur « la jeune entreprise ». Le pot aux roses a été découvert par les services de sécurité lors de leur enquête. Il n'en demeure pas moins que la machine judiciaire de Tipaza a du mal à se mettre en branle, pour élucider les tenants et les aboutissements de cet autre scandale. La loi du silence est scrupuleusement respectée, en dépit d'une plainte officielle de l'administration de la wilaya de Tipaza. « Pourquoi a-t-on étouffé ce dossier déjà traité par les services de sécurité ? », se sont interrogé les personnes au fait de cette énième intrigue.